Je posais en introduction et par la voix de Patrick Mendelssohn la question de « […] la place efficace de cette technologie par rapport aux relations directes qu’il faudra nécessairement continuer à entretenir avec les élèves »(38). Cette phrase constitue le point de départ des propos que j’ai tenté de tenir dans le corps de ce mémoire.
Dans un premier temps, nous nous sommes intéressés à l’histoire de ces technologies dans la société en générale et dans la microsociété que constitue l’école. Nous avons pu, à ce titre, mettre en lumière certains décalages entre ce que les jeunes et les enseignants vivaient dans leur sphère privée et ce qui était vécu dans le milieu scolaire. A ce sujet, l’enquête de terrain menée a été très éclairante car elle a permis de mettre en lumière certains comportements d’élèves et d’enseignants sur leur rapport aux nouvelles technologies. En effet, l’enquête menée auprès des enseignants et des élèves a permis de lancer des discussions à bâtons rompus autour de ces sujets et d’évoquer des points aussi divers que l’utilisation du téléphone portable par les élèves dans l’établissement, mais également leur utilisation des réseaux sociaux. De ce fait, cela entraîne des considérations civiques et permet une prise de consciences sur leur dépendance à ces technologies. Nous avons également pu montrer que les nouvelles technologies étaient bel et bien rentrées dans le milieu scolaire et que l’enjeu actuel n’était plus de savoir comment les intégrer à l’enseignement mais de trouver d’autres moyens pour les rendre plus accessibles aux élèves dans leur établissement.
Dans un second temps, nous nous sommes efforcés de présenter l’utilisation qu’avaient ces jeunes de ces technologies au plan personnel comme au plan scolaire. Là encore, tout l’intérêt a été de naviguer entre les problématiques professionnelles, les apports scientifiques et les résultats de l’enquête de terrain. Au croisement de tous ces apports, nous avons pu mettre en avant que les jeunes utilisaient les nouvelles technologies sans forcément en connaître toutes les possibilités et tous les dangers potentiels. Pour autant, nous avons pu constater leur désir de voir la part réservée à ces technologie, grandir dans leur cursus scolaire.
C’est dans le troisième chapitre que nous avons abordé le rapport des enseignants avec ces nouvelles technologies en éducation. Ce chapitre a été l’occasion d’insister sur le rôle civique qu’avaient les enseignants sur ce sujet : même si les parents demeurent les premiers éducateurs, il n’en reste pas moins que les enseignants ont un rôle de guide dans l’utilisation de ces outils par rapport aux objectifs scolaires. Par ailleurs, nous avons cherché à montrer que les enseignants avaient déjà largement franchi le cap de l’utilisation de ces technologies : en effet, l’enquête de terrain a largement montré combien les professeurs avaient intégré ces outils et ces ressources dans le cadre de leurs cours. De la même manière, nous avons cherché à montrer que la pédagogie avait été modifiée par l’apparition de nouveaux outils et que ces derniers étaient devenus non seulement facilitateurs mais indispensables au déroulement du cours. Pour autant, les enseignants disent également que ces outils sont également vecteurs de nouvelles contraintes et de travaux supplémentaires en raison du « tout numérique » qu’ils ont le sentiment de vivre.
Enfin, notre dernier chapitre a eu pour objet de poser la question de la modification du métier d’enseignant dans son rapport aux élèves, dans son rapport à ses collègues et aux besoins de formation inhérents à ces technologies. Effectivement, l’entrée de ces outils, nous l’avons vu, entraîne des ajustements, qu’ils soient pédagogiques, matériels ou physiques. L’adaptation ne sera, certes, ni facile, ni immédiate ; pour autant, elle devra se faire. Pour ma part, je suis certain que ces nouveaux outils apporteront à tous les membres des équipes éducatives, ainsi qu’aux élèves des perspectives passionnantes.
38 In Le Magazine de l’Académie de Rennes numéro 22.
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