Si la retraite par répartition n’est plus un système viable et que d’autres directions sont à explorer, celle des Variable Annuities n’a pas su trouver sa place dans le panorama des contrats français.
Ils apportent pourtant des garanties innovantes qui permettent d’investir sur des marchés dynamiques tout en protégeant les sommes investies ; ils répondent au désamour de la rente en n’aliénant pas le capital pendant la phase de rachat et enfin ils assurent les épargnants contre le risque de longévité.
Si les français ont pris conscience des problèmes que notre système actuel rencontre et qu’il leur faudra préparer d’eux -mêmes leurs compléments de revenus, ils ne sont pas encore prêts à passer à l’acte. Leur méconnaissance en matière de finance et leur aversion aux risques font qu’ils sont très méfiants envers les produits complexes dont ils ne comprennent pas les mécanismes.
De plus, les contrats Variable Annuities sont destinés à une clientèle aisée, disposant d’importantes liquidités ; et si leurs garanties sont avantageuses, leur coût peut se révéler dissuadant.
Coté assureurs, l’engouement n’a pas eu lieu non plus. Seuls trois d’entre eux se sont lancés dans l’aventure en France, et leurs résultats n’ont pas atteint ceux escomptés. Les pertes qu’a subit Axa en Amérique des suites de la crise de 2008 a fait prendre conscience que les garanties protégeant de la chute des marchés pouvaient entrainer des dégâts colossaux. La seconde garantie assurant les épargnants contre le risque de longévité est aussi un risque majeur pour les assureurs qui pourraient voir un déséquilibre entre leur portefeuille et le montant total des rentes viagères qu’ils auraient à servir.
Si les Variable Annuities n’ont pas réussi à s’imposer pour compléter les revenus à la retraite, il faudra pour autant trouver des solutions pour prendre le relais de notre système actuel dont les jours sont comptés.
Plusieurs pistes peuvent être suivies parallèlement. La première étant l’information et l’éducation des français en matière de retraite ; le but étant de les encourager à transférer la problématique de la retraite du public vers le privé. La seconde piste à suivre pourrait être de revoir l’utilisation de produits existant, de les moderniser et les démocratiser (le viager, par exemple). Enfin, nous pourrions envisager de penser le système de retraite au niveau européen ; en mutualisant les couts, les assureurs pourraient ensemble faire face aux risques qui les ont empêchés de se lancer, seuls, dans les Variable Annuities.
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