Face à l’internationalisation des échanges, les entreprises françaises s’exportent partout dans le monde. Mais comme cette étude a pu le démontrer, leur insertion ne se fait pas toujours sans danger du fait de la présence sur les terres d’accueil de malfaiteurs plus ou moins puissants.
Les entreprises concernées par les risques criminels doivent donc apprendre à les contrer, à la fois pour la pérennité de leur affaire et la sécurité de leurs équipes. Cette lucidité s’avère d’autant plus importante que le droit prévoit désormais une possible mise en oeuvre de leur responsabilité civile mais aussi pénale dans l’hypothèse où elles ne prendraient pas les mesures de sécurité nécessaires.
Certaines d’entre elles en ont pris conscience assez tôt et ont mis en place un véritable pôle de gestion des risques en intégrant à leurs équipes un risk-manager ou ont développé un comportement moral et réfléchi par application de la RSE.
Mais si ces démarches sont encourageantes et permettent de réduire le risque K&R, elles pourront vite s’avérer insuffisantes face à des risques d’une telle ampleur.
L’arrivée de la police Kidnapping et Extorsion sur le marché français de l’assurance ces dernières années semble représenter la réponse complète et adaptée aux doutes ces entrepreneurs s’aventurant dans les pays émergents. Ce contrat offre en effet, au regard de l’étude faite ici, des garanties particulièrement alléchantes et rassurantes.
Cela étant, beaucoup d’actes criminels dirigés envers nos multinationales et leurs équipes ont des fins politiques et vont bien au-delà d’une simple demande de rançon.
L’État nous apparait par conséquent être le seul à pouvoir réellement intervenir pour sécuriser ses ressortissants.
Cela explique d’ailleurs l’émergence de son implication face à la multiplication des prises d’otages et menaces, implication que l’on a pu constater par exemple avec la mise en place des conseils aux voyageurs depuis 2011 et les accords qu’il signe ces derniers temps avec des organisations d’entreprises.
Pourtant, lui-même semble vouloir limiter son intervention et souhaiter une responsabilisation des entreprises et des citoyens français eux-mêmes, comme semble l’indiquer l’entrée en vigueur de la loi relative à l’action extérieure de l’Etat en juillet 2010 (loi n° 2010-873 du 27 juillet 2010).
Et si l’État a sans aucun doute possible un rôle à jouer dans la protection de ses ressortissants et ses entreprises, il est des garanties que seule l’assurance privée peut offrir : il faut notamment penser à l’extorsion pour laquelle l’État intervient encore peu, la perte d’exploitation, tous les frais de pertes des salaires, etc…
Ainsi, il semble bien qu’Etat et assurance soient finalement complémentaires et ne puissent aller l’un sans l’autre, chacun ayant ses propres limites.
Le rôle du courtier sur le marché des multinationales françaises, mais également des PME/PMI, va alors être de trouver un équilibre entre ces deux acteurs fondamentaux pour permettre à son client de se lancer le plus sereinement possible sur le terrain de l’international et de réaliser tout à la fois un développement certain de son marché et une économie considérable.
A travers cette problématique, nous sommes amenés à penser plus largement aux ressortissants touristes ou personnes célèbres disposés à voyager dans des zones à risques.
Il est donc très probable que l’on assiste rapidement à l’évolution de la police K&R, s’adressant jusque-là majoritairement aux personnes morales, vers le domaine du particulier.
Tout cela laisse à penser sans trop se tromper que les assureurs proposant la K&R ne sont qu’au début d’un long chemin menant vers de nombreuses souscriptions, dans un monde où les dangers n’ont de cesse d’évoluer (avec entre autres la montée actuelle de la cyber-extorsion).