Cette étude avait pour objectif d’analyser l’optimalité de la zone monétaire
l’UEMOA dans un contexte d’intégration. S’appuyant sur la littérature théorique et
empirique des ZMO, nous retenons que l’UEMOA n’est pas encore une ZMO par
excellence.
En effet, outre la faiblesse du niveau du commerce intra observé (en moyenne
11.75%), la propension régionale à importer révèle que sur 100 unités monétaires
(UM) dépensées par l’UEMOA, seul 1,5 UM vont accroître le pouvoir d‘achat de cette
zone. De même, sur le plan des échanges financiers ; il est constaté une faible
culture boursière au sein de cette ZM. Elle se justifie par le fait que 28% du
financement des économies de l’UEMOA se fait par la finance directe toute chose
égale par ailleurs.
Ces résultats portent à croire que, outre la crédibilité qu’accorde cette UEM
aux économies, elle ne permet pas de générer et de stimuler les couloirs d’échanges
en son sein. Ce qui est la résultante de trois facteurs notamment : la non
compétitivité des produits, la non spécialisation sous régionale et la faible culture
boursière au sein de la zone. Ce constat atteste l’idée selon laquelle l’UEMOA n’est
pas horizontalement intégrée avec ses pays membres mais plutôt verticalement à
plus de 85% au reste du monde.
En revanche l’analyse de la convergence des économies indique des résultats
mitigés. S’il est vrai qu’un effort est consenti par l’UEMOA vers un rapprochement
des économies, il est non fondé sur des réformes structurelles. Ce qui n’écarte pas
un éventuel risque d’essoufflement. Des différentes estimations, nous retenons que
seul l’indicateur R3 (encours de la dette/PIB) sur 9 indicateurs a entamé un
processus de convergence et la vitesse de convergence des économies vers l’état
stationnaire est de 2.4%. Ce fait s’illustre par l’impact différencié soumis aux
économies face aux chocs asymétriques. Cette situation est contraire aux principes
d’optimalité d’une ZM.
Au regard des résultats de cette étude, les suggestions de politique économique
vont dans le sens :
. d’une levée des contraintes qui entravent le dynamisme et la
compétitivité du secteur privé ;
. d’un renforcement de la spécialisation des structures par produit
. afin d’assurer une stabilité interne à cette UEM ;
d’une promotion de la culture boursière au sein de la zone ;
. d’une gestion cohérente et durable des politiques économiques
afin d’assoir les bases d’une convergence des économies.
Néanmoins, s’il est vrai que ces modèles de convergence nous ont permis de
se rendre contre de l’état de convergence des économies de l’uemoa ; ils ne
permettent pas de mettre en évidence les pays qui accélèrent ou qui retardent le
processus de convergence. Ce qui prévisage une limite dans la portée de ces
indicateurs à apprécier le caractère optimal ou non de l’UEMOA.
En revanche à cette heure des grandes mutations, où les UEM se soucient
des outils optimum pour se prémunir contre les crises de change, le caractère
optimal d’une ZM pourrait être appréhendé essentiellement par sa finalité ; de
manière à apprécier sa capacité à soutenir le taux de change actuel du franc CFA
sur une longue période (ONDO OSSA, 2000). De ce fait, la problématique
d’optimalité d’un espace économique et monétaire peut se scruter à travers d’une
part, la solidarité qui s’y règne et d’autre part, l’instauration des indicateurs d’alerte
de vulnérabilité pouvant déclencher les attaques spéculatives sur le marché des
changes.
En outre la situation géographique de l’UEMOA par rapport aux autres pays de
la CEDEAO ne stimule pas le processus d’intégration de façon harmonieuse. De ce
fait, l’UEMOA pourrait accélérer ce processus d’intégration, lorsqu’elle serait
sûrement capable de s’intégrer pleinement avec les autres pays de la CEDEAO à
travers une politique prospective.
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