Après avoir comparé tout au long de cette étude le journal L‘Equipe et son pendant
électronique L‘Equipe.fr, plusieurs constats permettent d‘abord de valider pour certaines et
d‘infirmer pour d‘autres les hypothèses de départ.
Le traitement de l‘information sportive diffère selon le support : les mécanismes dans leurs
grandes lignes sont les mêmes, qu‘il s‘agisse du quotidien ou du site. On présente (en
dramatisant pour le journal ; en synthétisant pour le site) puis on raconte. La principale
différence se situe au niveau du délai de traitement. Il se fait à chaud sur L‘Equipe.fr (avec le
direct), à froid sur L‘Equipe (avec les analyses).
Il est inopportun d‘opposer les deux versions de L‘Equipe. L‘un offre une couverture de
l‘événement sportif que l‘autre ne permet pas et vice-versa. Il convient de les rapprocher et de
mettre en avant leur complémentarité. L‘usager a le choix. S‘il veut en priorité les résultats,
des dossiers, des informations fraîches et rapidement, il consultera L‘Equipe.fr. S‘il veut un
certain style, des photos, plus d‘ar ticles et d‘analyse et surtout une matériabilité du support
(pour s‘approprier le journal et donc l‘information), il lira L‘Equipe.
Le rapport au lecteur est beaucoup plus important sur le site de par la multitude des services
qu‘il lui propose : billetterie en ligne, édition papier en ligne, jeux, … Autant de services qui
constituent la valeur ajoutée du site L‘Equipe.fr en plus de ses nombreuses fonctionnalités .
Car il exploite au maximum toutes les possibilités du web : instantanéité, mémoire,
interactivité. Cependant les réticences inhérentes à Internet sont nombreuses et encore non ou
mal résolues : pas d‘appropriation du suppor t électronique, difficulté de lire à l‘écran,
ergonomie des sites insuffisamment orientée vers une appr oche usager .
En parallèle, cette étude a permis de montrer que tant le journal que le site ont une
approche usager de leur support plutôt satisfaisant : typographie, ergonomie, navigation. Tout
est fait pour que l‘usager soit dans les meilleures conditions même si des améliorations
peuvent être attendues et souhaitées.
Mais d‘autres questions restent en suspens.
D‘abord, le journal ou le site serait-il le même chez nos voisins étrangers où la concurrence
entre les différents titres de presse spor tive et leur site respectif est féroce donc stimulante et
créative ? L‘Equipe n‘a pas de concurrent direct et la comparaison avec l‘Espagne ou avec
l‘Italie serait intéressante.
Ensuite, toujours en lien avec cette notion de concurrence, l‘usager exerce-t-il suffisamment
sa notion d‘esprit critique envers L‘Equipe, seul quotidien sportif en France ? Quand
l‘Espagnol ou l‘Italien bénéficie de trois ou quatre traitements différents d‘un événement, le
Français n‘a que L‘Equipe pour se forger une opinion. Ce dernier use-t-il de sa position de
monopôle sur la presse sportive hexagonale ?
Enfin, la prédominance du football n‘est-elle pas dangereuse ? Ne risque-t-elle pas de lasser
voire de rebuter de nombreux usagers non intéressés, même si ces derniers peuvent toujours
se tourner vers la presse spécialisée ?
Ces points mériteraient d‘être traités pour approfondir cette étude purement comparative.