La littérature a défini plusieurs approches pour expliquer la relation entre les investissements directs étrangers et leurs différents déterminants. Le cas de la Tunisie est très peu étudié dans ce contexte et un manque des études a été constaté. Nous avons choisi un plan bien déterminé qui segmente notre étude en trois chapitres.
Le premier chapitre a présenté une revue générale de la théorie des IDE dans les pays en développement. Nous avons commencé par une multitude des définitions de ce flux, qui s’accordent sur leur caractère de « l’intérêt durable ». Ces flux entrent au sein d’une économie sous forme d’une stratégie qui obéit aux orientations de la firme. La théorie a montré que ces flux ont un impact sur les économies des PED.
Selon Mallampally et al (1999), « l’IDE est devenu une source importante de financement extérieur pour les pays en développement ». Ensuite, nous avons abordé quelques théories de déterminants de ces flux, en commençant par l’approche « OLI », l’approche « NTCI » et en fin l’approche « pull factor » qui montre que ce sont les caractéristiques propre du pays qui influent la décision d’implantation dans une économie.
Dans le deuxième chapitre, nous avons passé d’un cadre générale à un cadre plus précis qui étudie les flux des IDE en Tunisie. L’évolution de ces flux a montré que ce pays a donné l’importance à ces derniers dés le début des années 70. Un taux de (IDE/PIB) de 0,6% en 1990 a évolué pour atteindre 9,42% en 2006. Cette évolution est due à la préoccupation de l’Etat de ce sujet. Une multitude de réglementations et des lois a été prise pour encourager l’investisseur étranger à choisir la Tunisie comme pays de destination de son projet.
L’importance de ces flux sur l’économie Tunisienne est quasiment négligée dans les études des économistes. Ce sont peu qui ont accordé une importance à ce sujet et qu’ont montré que ces flux ont un impact positif sur notre économie. De ce niveau, une question pouvait être présentée : quelles sont les facteurs qui poussent un investisseur étranger à investir en Tunisie et non plus dans un autre pays ?
Le troisième chapitre a été destiné à répondre à cette question. Une étude empirique sera mise en ouvre. Notre échantillon est composé de 22 observations allant de 1980-2011, d’une série temporelle de certains déterminants des IDE en Tunisie. Nous avons commencé par l’étude de stationnarité en utilisant le test de racines unitaires ADF. Les résultats montrent que nous allons utilisés une série temporelle stationnaire avec deux retard et Akaike (AIC) sera retenu comme critère d’information d’optimisation du modèle.
Après l’étude de la significativité Globale du notre modèle, les résultats de la significativité individuelle des variables utilisés montrent que la croissance de PIB, l’inflation, le taux de change et l’infrastructure sont les principaux facteurs qui stimulent les IDE en Tunisie. Alors que le capital humain et l’ouverture commerciale ne sont déterminants en termes de décision de l’investisseur.
L’introduction de deux variables indicatrices « dummies», montre que la crise de change de 2008-2009 n’a pas un effet sur les entrées des IDE en Tunisie. Selon P. Hugon et al (2008), la Tunisie a combattu cette crise « grâce à la forte progression des dépenses de consommation et de vaste programme d’IDE ». Alors que la deuxième variable indicatrice qui a été assimilée à la crise politique « la révolution Tunisienne » affirme que cette dernière a un impact significatif et de signe négatif sur ces flux. D’où, nous avons conclure que la stabilité économique et politique du pays sont dispensables et inséparables aux choix de firmes multinationales.
Pour améliorer et inciter les investisseurs étrangers à choisir la Tunisie comme pays de destination de leur projet, plusieurs mesures nécessaires doivent être prises par les autorités responsables. L’amélioration de capital humain sera le premier atout : l’Etat doive être convaincu que la formation théorique n’a pas un effet assez suffisant pour avoir une main d’ouvre qualifiée, donc la formation pratique et professionnelle doive être mise en considération. Un constat très important pour que la Tunisie s’échappe de l’effet de crise extérieur est qu’elle doit diversifier ses partenaires et donne une importance aux investissements des pays arabes.
Ainsi, la liberté de parole et responsabilité, stabilité politique et absence de violence, fonctionnement de l’Etat, qualité de réglementation, Etat de droit et la lutte contre la corruption (Kaufman .P et al (1999)(58)) sont les principaux facteurs qui gardent le bon fonctionnement de la gouvernance et par la suite à encourager les firmes à prendre leurs décisions. L’Etat n’est pas la seule responsable à réserver la stabilité politique mais la participation des citoyens par leur conscience la rend plus efficient.
Notre étude est bien qu’elle détermine les facteurs prédominants pour stimuler les flux des IDE en Tunisie mais elle reste limitée. En effet, notre étude porte sur les déterminants de ces flux sans prendre en considération les spécificités de chaque secteur. Le secteur d’Energie ne rassemble pas, par exemple, au secteur du tourisme ; chacun d’eux exige des déterminants bien spécifiés. En outre, nous avons négligé le facteur proximité géographique (Dupuch S. (2001), Boualam F (2008)) dans notre analyse qui s’avère pour certain économistes un facteur déterminant. Une autre interrogation peut être posée : Est- ce que les investissements de haute technologie peuvent avoir leurs opportunités d’exploiter leurs capacités en Tunisie ? L’économie Tunisienne est-elle capable d’absorber les retombés technologiques ?
58 Kaufman.P, Kraay.A et Zaidan-Labadon.P (1999): « Aggregating Gouvernment Indicators », Policy Research, working Paper, N°.2195.