Ce travail devrait éclairer sur les déterminants de la mortalité différentielle des enfants de moins de cinq ans au Sénégal. Ce qui permettrait à l’état et aux partenaires au développement de mieux orienter les stratégies de lutte contre la mortalité des enfants mais aussi de réduire les disparités régionales du phénomène. Les résultats révèlent que la mortalité des enfants de moins de cinq ans varie selon les régions et les variables qui lui sont associées au niveau national changent d’une région à une autre.
Même si nous avons eu à identifier des variables qui expliquent les disparités régionales de la mortalité, il en resterait d’autres que la présente étude n’a pas pu saisir. Comme autres limites, il faut signaler que nous ne disposons pas d’information sur la survie des enfants dont les mères étaient décédées au moment de l’enquête. Le fait de considérer la période quinquennale avant les cinq dernières années précédant la date de l’enquête entraîne un biais de déclaration aussi: plus on s’éloigne de la date de l’enquête, plus ce biais devient important.
Au regard des résultats de l’étude et en vue d’améliorer la survie des enfants de moins de cinq ans mais aussi de réduire la disparité régionale, nous proposons les recommandations suivantes aux pouvoirs publics et à leurs partenaires au développement :
– La condition de vie du ménage étant un facteur de la mortalité des enfants, il serait intéressant d’agir sur les éléments qui l’a composent. Ces campagnes doivent à cet effet porter sur l’intérêt d’utiliser des latrines aménagées et des eaux de boisson potables pour une meilleure protection des enfants contre les maladies mortelles.
– Sensibiliser les agriculteurs des régions administratives de Fatick, Kaolack et Diourbel sur les risques de décès que courent leurs enfants.
– mener des campagnes de sensibilisation auprès de certaines populations cibles telles que : les femmes non mariées des régions administratives de Kolda, Tambacounda et Ziguinchor et auprès des populations du milieu rural des régions administratives de Dakar et de Thiès pour corriger les disparités régionales.
– Organiser des campagnes de sensibilisation auprès des femmes qui exercent une activité salariale et des employeurs sur l’utilité de l’allaitement maternel dans les régions de l’Ouest et du Sud.
– Il serait souhaitable de mener une enquête qui ira au delà des informations fournies par l’EDS, pour identifier les facteurs explicatifs de la mortalité dans les régions du Nord et du Centre.
– Pour gagner le pari de la correction des disparités régionales on devrait aussi penser à une meilleure prise en compte de l’intégration des variables démographiques dans les plans régionaux de développement intégré (PRDI)
Après plus de deux décennies de planification familiale, il s’est avéré que le rapprochement des naissances reste une cause de décès des enfants de moins de cinq ans dans les deux régions les plus urbanisées du Sénégal (Dakar et Thiès). A cet effet, Il serait judicieux de mener une recherche opérationnelle sur les programmes de planification familiale mis en oeuvre dans ces régions.