Entretien par messagerie instantanée avec José Reis Fontao, le 21 avril 2012
Stuck in the Sound est un quatuor parisien de rock indépendant, formé en 2002, et révélé deux ans plus tard entre autre par le célèbre magazine les Inrockuptibles par le biais de sa compilation CQFD. Le groupe est composé de José Reis Fontao, aux chants et à la guitare acoustique, d’Emmanuel Barichasse à la guitare électrique, d’Arno Bordas à la basse, et de François Ernie à la batterie.
En janvier 2012, Stuck in the Sound a sorti son troisième album, Pursuit, qui a reçu un très bon accueil par la critique.
Actuellement en tournée pour sa promotion, c’est lors d’un de leur concert le 29 mars 2012 à l’Astrolabe d’Orléans, où j’effectuais mon stage de troisième année, que j’ai pu faire leur connaissance.
Étant restée en très bons termes avec le chanteur du groupe, José Reis Fontao, je l’ai sollicité pour un entretien afin d’avoir son point de vue d’intermittent, qui me paraissait indispensable pour nourrir ma neuvième partie basée sur le « point de vue des artistes et de l’Industrie musicale ».
Quels sont les intérêts, pour toi et ton groupe, de vous produire au sein d’un festival ?
Les festivals nous permettent de jouer devant beaucoup plus de monde que dans une simple salle. Après avoir écumé les SMAC et quelques grandes salles pendant l’automne-hiver, le festival apparait un peu comme une sorte de cadeau d’anniversaire de l’été. Où tous les musiciens (en actualité dans l’année) se retrouvent autour d’un même évènement, jouent devant plus de 5 000 voire 30 000 personnes… c’est généralement la grosse fête, l’ambiance est incroyable en festival…
Que penses-tu des festivals en milieu rural, comme les Vieilles Charrues par exemple ?
Je pense que ceux sont juste les meilleurs festivals. Loin de la ville. Perdu dans les champs. Le repoussement des limites est alors possible. Je suis un grand fan des festivals bretons : Panoramas, Rock’n Solex, etc.
Quels sont les avantages et les inconvénients comparés -par exemple- au Printemps de Bourges, de vous produire dans un festival en milieu rural ?
Les festivals en pleine ville généralement ferment plus tôt pour des histoires de bruits. Après franchement, c’est qu’une histoire d’ambiance, de décors et de programmation musicale. Je préfère en milieu rural.
Face à la crise de l’Industrie musicale, en quoi est-ce primordial, pour toi et ton groupe, de vous produire sur scène ?
La crise du disque : on s’en fiche. Ça ne touche que les labels. Pour nous, indés, on vit grâce au statut d’intermittent, donc le live. Oui, c’est très important pour nous de tourner. Vital même.
Le spectacle se porte très bien. Les gens se déplacent pour voir des concerts, des soirées où le plateau mélange concerts et DJ électro.
Beaucoup dans le milieu professionnel sont encore très attachés à la vente du disque. Mais les choses sont en train de se transformer. Le support se dématérialise. Les labels vont mourir… Mais pas la musique. Au contraire ! C’est en pleine crise que l’underground fait surface. Que les meilleures choses se créent artistiquement. 2013 va être une année très, très riche artistiquement ! (NDLR : référence à leur prochain album)
Concernant les artistes émergents et les pratiques artistiques en amateurs, en quoi les festivals sont des tremplins pour eux d’après toi et ton expérience personnelle ?
Généralement, les festivals sont le rendez-vous des professionnels de la musique. Donc si tu es talentueux, malin et que tu fais un bon concert sur un petit spot d’un festival et que tu as la chance que les professionnels soient devant toi […] et bien ça peut t’apporter beaucoup de choses ! Le bouche à oreille entre professionnels en France fonctionne super bien ! La preuve, on l’a utilisé pendant 10 ans… !