ABIS : Origine des « abymes de Myans » voir introduction du colloque
ARBË : Sapin rabougri, arbé : chalet et arbâ : conduire pour la première fois le bétail au pâturage. Dérivés de Arp, « alpe, alpage », par sonorisation du [p] en [b], cf. le patois savoyard arbé, « chalet d´alpage » (Constantin & Desormaux, 1902), ou du gaulois albos ou latin albus, « blanc ».
BLACHE, BLECHE : Laîche (plante) ; la racine blë désigne ce qui est humide ou mouillé (Constantin & Desormaux, 1902). Il s’agit d’une herbe palustre ressemblant à un roseau, utilisée autrefois comme aliment pour le bétail ou litière.
BROUZ : Lisière d´un champ garnie de broussailles, talus inculte, du bas latin brua [Gros], ou endroit bourbeux. Mots régionaux brou, bru, « marais, bourbe ».
CORNIOLE : Certains de ces toponymes peuvent dériver de cornier, nom commun du cornouiller sauvage (Cornus mas), vieux français corne, latin cornus, « cornouiller », arbre de la famille des Cornacées, ou de noms collectifs : du latin cornetum, « lieu planté de cornouillers ».
DARBEY, DARBEL : Jeune sapin, plantation de jeunes sapins, voir le mot régional darbel, « jeune sapin ». darbé, darbellay, darbi, « épicéa ».
ESSERT : Terrain récemment défriché et cultivé, « essarté ». En ancien français essart.
EXEMPLUM : Un exemplum (pluriel exempla) est un récit présenté comme véridique, les prédicateurs du christianisme s’en servent comme exemple dans leurs discours. Utilisés en particulier par les dominicains dans la lutte contre l’hérésie, les exempla donnent un nouvel élan à la prédication aux XIIe et XIIIe siècles.
FONTANNA, FONTANNETTE : S’applique seulement à la source, la fontaine au sens d’édifice se dit « borné » en savoyard.
HOIR, HOIRS : Héritier(s) en ancien français (se rencontre aussi sous la forme « oir »).
MAPPE : En Savoie le plan cadastral, en particulier l´ancien cadastre du Duché de Savoie. Mot emprunté au dialecte piémontais, du latin médiéval mappa. Il n’y a donc pas lieu de lier directement la mappe savoyard avec le terme homophone ayant désigné une « mappemonde » en français commun, dont il n´est pas le continuateur.
MURGER : Dans les vignobles de Bourgogne, un murger ou meurger est une épaisse muraille ou un tas de pierres parementé, qui est soit édifié en une seule fois lors du défrichement et du défonçage d’une parcelle en vue de la création d’une vigne, soit lentement constitué par l’épierrage récurrent d’une vigne existante. D’après Marcel Lachiver, Dictionnaire du monde rural. Les mots du passé, Fayard, 1997.
MOLLARD : Tertre, mot utilisé à Lyon et dans la Suisse romande (Constantin & Desormaux, 1902). Viendrait du celte « mol » pour désigner un petit mol. Désigne les monticules formés par l’effondrement du mont Granier sur la commune qui nous intéresse. Terme employé dans toute la Savoie comme l’atteste le dictionnaire topographique du département de Savoie (Vernier, 1896) avec pas moins de quatre-vingts occurrences pour ce nom donné à de nombreux hameaux et lieux dits (parfois sous forme de noms-composés comme « Le Mollard-du-Lac »), et qui désigne aussi deux ruisseaux et un mont : le mont du Mollard-des-Boeufs (sur les confins de la Mauriennes et de la Tarentaise alt. 2732m). Pour notre étude le terme n’est officiellement utilisé que pour Le Mollard-du-Clocher butte du hameau de Chasusard sur la commune de Myans, dont on rapporte selon la tradition qu’il serait formé sur l’une des paroisses englouties par le mont granier, et que lorsque l’on jetait une pièce dans un des trous à sa surface celle-ci en tombant allait en frapper l’ancienne cloche (Trépier, 1886, p. 552).
PAQERAJHE, PACQUERAGE, PAQI : Pâturage (Constantin & Desormaux, 1902).
PARANGONNER, PARANG- : verbe transitif du XVIe siècle. Mettre en comparaison.
SARTO, SARTOS : autre forme cëtor, farto, fëtor. Au XVIIe siècle se trouve aussi sous la forme « cetour ». Il désigne la pièce située au rez-de chaussée servant généralement de cellier. Une étymologie admise, mais non prouvée, serait l’association des deux mots serre et tout, le cellier étant une cave destinée à serrer fruits, vins, fromages… (Constantin & Desormaux, 1902).
TEPPE, TEPA : champ ou terrain improductif par suite de la nature du terrain ou par manque de culture (Constantin & Desormaux, 1902), peut aussi désigner une motte de terre.