L’Etat camerounais, à travers le Ministère des forêts de concert avec l’Organisation des Nations Unies pour l‘Agriculture et l’Alimentation (FAO), ont lancé un vaste et ambitieux programme de protection et de conservation de la mangrove au Cameroun au mois d’Août 2004.
I.1- Les objectifs du projet
La convention signée conjointement par la FAO et le Ministère des forêts porte sur un projet intitulé « gestion participative et conservation de la biodiversité des mangroves ». Ce projet d’un montant de 383 000 dollars américains a pour objectif la protection des forêts de palétuviers au Cameroun. Cette convention permettra de financer les services de spécialistes en aménagement participatif et conservation de la biodiversité, en hydro pédologie, étude d’impact, en pêche artisanale, en aquaculture, en droit environnemental et en gestion des ressources naturelles.
Aussi, le programme sectoriel Forêt/ Environnement (PSFE), cadre de référence des interventions qui concourent à la réalisation des objectifs de la politique forestière nationale, identifie désormais la protection des mangroves comme activité prioritaire. Dans cette perspective et dans le cadre de la convention signée avec la FAO, le gouvernement camerounais à travers le ministère de l’environnement et des forêts s’est engagé à.
– Sensibiliser les populations sur le rôle écologique et l’importance écologique des mangroves.
– Etablir les plans d’aménagements et de gestion participative avec les populations riveraines.
– Définir une stratégie multisectorielle pour l’aménagement, l’utilisation soutenue et la conservation de la biodiversité des mangroves.
Le projet FAO / EX – MINEF actuel MINFOF sur la gestion participative et la conservation de la biodiversité des mangroves s’est accompagné aussi bien d’actions concrètes sur le terrain que de résultats appréciables.
I.2 – Actions et résultats du projet FAO/ ex- MINEF
Face à l’exploitation abusive du bois de mangrove pour le fumage du poisson la FAO a entrepris un projet de sensibilisation et d’éducation dans un petit village de pêcheurs à Yoyo au sud –ouest du Cameroun non loin de Youpwe. Le projet FAO/ EX-MINEF a sensibilisé un groupe de pêcheurs des dangers de la coupe abusive des mangroves. En outre, le projet FAO/ EX-MINEF a enseigné des méthodes de fumage plus économiques en bois de mangroves aux pêcheurs. Un type de fourneau moderne leur a été proposé pour le fumage du poisson. Avec le nouveau fourneau moderne, la quantité de bois utilisée pour la même quantité de poisson s’est vue réduite de moitié. Les pêcheurs de Yoyo ont déclaré à l’unanimité que s’ils utilisaient 20 arbres de mangrove auparavant pour le fumage d’une certaine quantité de poisson, avec les fourneaux modernes, ils n’en utilisent plus que 10.
Par ailleurs le projet FAO a incité les autorités camerounaises à affronter l’aménagement des mangroves qui est resté longtemps relégué dans les oubliettes. De même la FAO travaille en étroite collaboration avec les ONG camerounaises « Wildlife Conservation Soceity » afin de promouvoir l’utilisation durable des mangroves. Tous ces efforts ont contribué à insérer l’aménagement durable des mangroves dans l’agenda politique. A ce effet, le président PAUL BIYA a ratifié, le 13 janvier 2006, la convention de RAMSAR sur les terres humides y compris les habitats de mangroves. Malgré tous ces efforts de conservation, les estimations démographiques à Youpwe suscitent une inquiétude quant à l’avenir de cet écosystème.
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