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I.2– PROBLEMATIQUE

Le système financier est une pièce maitresse dans le développement économique de tout pays. Alors (Seibel H.D., 1992) affirme que : « Le système de production – particulièrement l’agriculture, le commerce, et l’industrie – est le moteur de l’économie, et la finance en est le carburant. Tant qu’il n’y a pas un système d’injection de carburant qui fonctionne, le moteur ne pourra pas tourner. Plus le moteur tournera rapidement, plus il aura besoin de carburant.

C’est le système financier qui doit injecter l’argent dans l’économie: il doit mobiliser l’épargne, octroyer le crédit et assurer la croissance adéquate de l’offre monétaire. Un sous-approvisionnement en monnaie calera le moteur, et ainsi arrêtera l’économie; un sur-approvisionnement en carburant conduira à
l’inflation, donc à la suffocation du moteur ».

Au niveau international, l’activité traditionnelle des banques, qui consiste en l’intermédiation entre prêteurs et emprunteurs, a connu un décloisonnement des marchés qui a fait perdre à la banque une partie de ses positions privilégiées. Les entreprises recourent de plus en plus au marché pour se financer et, par conséquent, de moins en moins aux financements intermédiés. En effet, d’après une étude de Saîdane (2001) sur les banques européennes, le taux d’intermédiation financière est passé de 76% en 1978 à 50% en 2000 (M. T. Rajhi et Romdhane (2002).

Lorsque les banques se livrent à l’activité de l’intermédiation, elles ont au passif des ressources et disposent en actif des emplois. D’une part les ressources sont rémunérées par un taux d’intérêt créditeur et d’autre part les emplois sont placés à un taux d’intérêt débiteur. La différence entre les produits et charges constitue le produit net bancaire (PNB).

Le système financier dans la CEMAC est encore sous-développé, faiblement diversifié et largement dominé par le secteur bancaire. Il comprend le secteur bancaire (qui détient en 2006 plus de 85 % des actifs et passifs financiers), les établissements financiers, les EMF(3) et les compagnies d’assurance. Par contre, l’activité des établissements financiers non bancaires, des EMF et/ou des sociétés d’assurance est très marginale dans la CEMAC et se développe quasi-exclusivement sur des bases nationales. En outre, la plupart des indicateurs montrent que la zone CEMAC est une région dont le niveau de développement financier est faible (Sildar et Tunis, 2010).

L’objet de notre étude est de déterminer l’impact de l’intermédiation financière sur la rentabilité des banques commerciales au Cameroun. En d’autres termes, il s’agit pour nous de montrer dans le contexte du Cameroun si l’activité d’intermédiation influence le résultat net des banques commerciales par rapport aux actifs et aux fonds propres. Mais il faut rappeler que les performances actuelles de l’intermédiation bancaire au Cameroun sont largement tributaires de la crise qui a frappé ce secteur dans les années 80 et de la restructuration conséquente au cours des années 90. D’après les études menées en Afrique Subsaharienne et en zone CEMAC en générale et au Cameroun en particulier, le développement financier (mesuré par le rapport masse monétaire M2/PIB) est plus faible que dans d’autre régions du monde.

Ainsi, l’intermédiation financière à travers les banques reste faible malgré les améliorations. A cause de la crise des années 80 et de la restructuration des années 90, les banques camerounaises sont devenues plus adverses au risque, ce qui a conduit à une sous transformation des dépôts en crédits par les banques engendrant par là la surliquidité des banques de la sous régions et du Cameroun en particulier. Selon les statistiques de la BEAC, on constate que la rentabilité bancaire a connu un taux d’accroissement moyen d’environ 2.45% entre l’année 2000 et 2008. De même, les crédits et les dépôts ont connu une évolution Pour un taux d’accroissement d’environ 83,10% et 139% respectivement au cours de la même période.

Ainsi, il y a lieu de s’interroger sur l’évolution du taux d’accroissement de la rentabilité bancaire et ceux des crédits et dépôts bancaires. De cette problématique, il ressort une question principale de recherche.

– QUESTION PRINCIPALE

Dans le contexte camerounais, quel est l’impact de l’intermédiation financière sur la rentabilité des banques commerciales au Cameroun ? Pour mieux détailler cette question principale, nous allons la subdiviser en deux questions spécifiques de recherche à savoir :

– Quel effet l’intermédiation financière a–t–elle sur la rentabilité des fonds propres des banques commerciales au Cameroun ?

– Quel est l’impact de l’intermédiation financière sur la rentabilité des actifs des banques commerciales du Cameroun ?

3 Etablissement de micro-finance

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