Le premier point concerne la création du CeCOS, ses missions et objectifs.
1-Création missions et objectifs
La naissance de CeCOS répond au souci de combler la défaillance des systèmes traditionnels de sécurité. En effet, un regard rétrospectif sur les statistiques de la période allant de 1999 à 2005, année d’avènement du CeCOS, nous montre une recrudescence de la Grande criminalité dans le District d’Abidjan(5). A cette période, le total cumulé des infractions de vols de véhicules, vols à domicile, vols dans les sociétés ou commerces était de 23 785 infractions.
Ce paysage de sécurité délétère était perceptible chez les opérateurs économiques, car : « Les petits commerçants et même des gérants de cabines téléphoniques, (cellulaires) étaient dépouillés de leurs recettes par des gens mal intentionnés, quelques fois avec des violences et bien des fois sous la pression d’armes automatiques ou de guerre », Selon le Lieutenant Ange Nouko(6).
C’est pourquoi, le CeCOS, unité spéciale de lutte contre la criminalité a vu le jour, en application du décret n° 2005-245 du 02 juillet 2005. Sa mission est de “lutter sans relâche contre le grand banditisme et la criminalité urbaine” sur le territoire du District d’Abidjan, et assurer la “défense opérationnelle du District d’Abidjan, en cas d’atteinte à la sûreté de l’Etat”.
Elle s’adapte constamment aux nouvelles formes de criminalité. Les objectifs du CeCOS se résument essentiellement en la formule “Installer l’insécurité chez les bandits et redonner la sécurité aux honnêtes citoyens”. Pour réussir ce pari, le centre s’est doté d’une organisation novatrice (voir l’organigramme en annexes).
2-Actions de lutte contre la criminalité
Les actions préventives se résument en l’adoption d’un plan de sécurité aménagé. Des dispositifs spéciaux sont mis en place à l’occasion des fêtes de fin ou tout autre événement majeur. En dehors des éléments visibles sur l’espace communal, d’autres sont en alerte, prêts à intervenir en cas de besoin. De plus, le CeCOS informe régulièrement les populations sur les comportements sécuritaires à adopter. C’est le sens des conférences périodiques animées par son commandant, dont celle du 21 novembre 2007 à l’UFR Criminologie et des diverses publications à l’endroit de la population (Voir annexe 5).
Les actions répressives consistent à la recherche et l’arrestation des criminels, pour les mettre à la disposition de la brigade de Gendarmerie ou du Commissariat le plus proche. Quelques fois, les gangsters sont neutralisés au cours d’opération de police.
Ainsi, Les résultats en trois années d’existence sont remarquables. La presse nous en donne de nombreux exemples (voir annexe 6). En termes de statistiques, nous retiendrons ici les résultats enregistrés dans la période de janvier à juillet 2007.
Tableau 2 : Infractions constatées par le CeCOS à Adjamé de Janvier à juillet 2007
Source : « CeCOS Infos » n°002 pp.31-34.
Tableau 3 : Interventions réalisées par le CeCOS à Adjamé de Janvier à juillet 2007
Source : « CeCOS Infos » n°002 pp.31-34.
La moyenne générale des infractions sur les sept mois (11,43) met en relief une chute importante de la criminalité, par rapport à la moyenne générale des infractions (17,46) par mois, de 1999 à 2005. C’est donc une réduction de 6 infractions que nous constatons par mois, soit 65,46% de réduction(7).
Signalons que les chiffres susmentionnés sont des indications sur les résultats satisfaisants du CeCOS. Ils concernent la criminalité apparente, certaines infractions n’étant pas révélées.
Au terme de ce chapitre, il convient de retenir que le CeCOS a obtenu des résultats satisfaisants depuis sa création. Ce qui nous amène dans la partie suivante, à traiter des différents aspects de la lutte contre la criminalité à Adjamé.
5 Statistiques de la Direction de la Police Judiciaire, rapportés par Louis Mack ASSAHOUA Alokré (2005), La criminalité violente organisée à Abidjan de 1999 à 2005, Projet de Thèse, UFR Criminologie, Université de Cocody-Abidjan, pp.31-36.
6 Ange NOUKO (2005), « Editorial », in : CeCOS Infos, Bulletin d’Information du Centre de Commandement des Opérations de sécurité, N°2, p.9.
7 Louis Mack ASSAHOUA Alokré, Op.cit. pp.31-36.
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