Notre échantillon est constitué des quatre mêmes entreprises de la première partie de notre étude. Il s’agit en l’occurrence de la Société Nationale d’Electricité du Cameroun (SONEL), société créée en 1974 par la fusion des sociétés Energies Electrique du Cameroun (ENELCAM) et Electricité du Cameroun (EDC) et privatisée le 18 Juillet 2001 par une cession de 51% des actions de l’Etat à un groupe américain devenant ainsi Applied Energies Services-SONEL (AES-SONEL) et dont la charge est la production, le transport et la distribution de l’énergie électrique au Cameroun ; de Hévéas Cameroun (HEVECAM) créée en 1975 et dont l’objet social est l’exploitation d’une plantation d’hévéa couvrant une superficie de 15000 ha à l’intérieur d’une concession de 40000 ha, société privatisée par cession de 90% de son capital le 09 Décembre 1996 à un groupe américain (GMG Investment) ; de la Régie National des Chemins de Fer Camerounais (REGIFERCAM) qui a été privatisée le 1er Mars 1999 par cession de 77% des parts de son capital aux groupes Bolloré et SAGACO-MAZAR respectivement français et sud africain devenant ainsi CAMRAIL, société chargée de d’assurer le transport ferroviaire des personnes physiques et des marchandises au Cameroun ; de la Cameroon Development Corporation (CDC) dont la méthode de privatisation par filière a permis de céder la division thé le 18 Octobre 2002 au sud-africain BROBON –FINEX pour un montant de 2,6 milliards de F CFA. Pour chacune de ces entreprises, les données ont été collectées sur un horizon de 09 années (03 années avant la privatisation, l’année de privatisation et 05 années après la privatisation).
Il faut dire que notre étude a porté uniquement sur la productivité du travail en référence à une étude d’Alexandre et Charreaux (2001) d’où les ratios de rentabilité utilisés sont le sales efficiency = Ventes (en quantité)/Effectif et le Net Income Efficiency = Bénéfice Net/Effectif. Ainsi, nos données qui ont été collectées auprès de la CTR mais aussi auprès de ARSEL pour ce qui est de la SONEL ont porté essentiellement sur : les ventes annuelles (en quantité) pour chacune des entreprises de l’échantillon, sur les effectifs employés par année sur la période d’étude et sur les bénéfices nets réalisés annuellement par chaque entreprise.
En ce qui concerne la méthode de traitement des données, elle s’est déroulée en deux étapes : la première étant inspirée des études de Megginson et al. (1994), a permis de vérifier l’efficacité statique, en évaluant l’impact de la privatisation sur les ratios de productivité calculés entreprise par entreprise et, en moyenne, sur des périodes de 03 années avant la privatisation et 05 années après la privatisation à partir de Excel 2007; le principe de décision étant justement de dire qu’il y a amélioration de la productivité après la privatisation de l’entreprise si les moyennes des ratios avant la privatisation sont inférieures à celles après la privatisation.
Ensuite, de façon à rendre compte de la dynamique temporelle, une analyse complémentaire a été faite ; il s’agit d’une ACP que nous avons effectuée à partir du logiciel SPAD sur les ratios de productivité qui sont : Ventes/Effectifs et Bénéfices Nets/Effectifs afin de mettre en évidence, au moins de façon grossière, la dynamique du processus de privatisation. Dans le cadre de cette analyse en composantes principales, nous avons affecté à chaque entreprise les valeurs -3, -2, -1, 0, 1, 2, 3, 4, 5 pour désigner respectivement trois années avant la privatisation de l’entreprise, deux années avant sa privatisation, une année avant sa privatisation, l’année de privatisation de l’entreprise, une année après la privatisation de l’entreprise, deux années après sa privatisation, trois années après sa privatisation, quatre et cinq années après la privatisation de l’entreprise.
Le principe étant ici de dire qu’il y a amélioration de la productivité de l’entreprise après sa privatisation si son évolution après la privatisation s’est faite dans le sens des flèches symbolisant les ratios de productivité. Ainsi terminée cette phase, prélude à la compréhension de nos résultats, nous procédons dans la sous-section suivante à la présentation et à l’analyse des résultats proprement dits.
Page suivante : II.2 Présentation et analyse des résultats.
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