II.2.1.Définition :
Le terme « phytoépuration » n’est utilisé que depuis très peu de temps. Il est en effet le résultat de la diversification des techniques de « marais artificiels », systèmes plantés d’espèces aquatiques pour le traitement des eaux usées. Ces techniques sont communément appelées « constructed-wetlands » en anglais. (RunyingWang ,2009)
Grâce aux travaux de Dr. Seidel, la capacité d’autoépuration des écosystèmes naturels tels que les zones humides a commencé à être reconnue. Inspirés de ce phénomène naturel, des marais artificiels destinés à l’épuration des eaux usées ont été construits, tout en mettant en avant les processus naturels d’autoépuration. L’idée était alors de ne plus considérer nos rejets comme des déchets à éliminer, mais comme une ressource valorisable pour l’écosystème Apparu en France dans les années 1980, le traitement des eaux usées par les marais artificiels a vu son développement s’accélérer depuis une quinzaine d’années.
Au fils du temps, les techniques se sont diversifiées et ont pris différentes formes pour différentes applications. Le système peut consister en un terrain cultivé, différent donc d’une zone humide, ainsi les plantes utilisées ne sont plus forcément aquatiques ou semi aquatiques comme celles plantées dans les marais artificiels.
C’est un système innovant, particulièrement efficace, qui utilise le pouvoir épurateur des plantes aquatiques et qui offre une alternative écologique, économique, durable et esthétique au système classique. Le principe est simple : les bactéries aérobies (qui ont besoin d’oxygène et ne dégagent pas de mauvaises odeurs) transforment les matières organiques en matières minérales assimilables par les plantes. En retour, les plantes aquatiques fournissent de l’oxygène par leurs racines aux bactéries. (Radoux,M., 1989 et Poulet. J.B, & al, 2004).
II.2.2.Principe :
La phytoépuration est un système de traitement des eaux usées par assainissement naturel à base de plantes. Les plantes assimilent les nitrates et les phosphates contenus dans l’eau, elles peuvent fixer toute une série de polluants et même certains métaux lourds. La phytoépuration des eaux usées est basée sur le principe suivant : il existe une symbiose entre les bactéries des plantes au niveau des radicelles ; les bactéries aérobies (qui ont besoin d’oxygène) transforment les matières organiques en matières minérales assimilables par les plantes, en retour, les plantes aquatiques fournissent, via leurs racines, de l’oxygène aux bactéries.
Ce système appliqué aux maisons individuelles est utilisé pour traiter les eaux de lavage dites “eaux grises” (vaisselle, douches, …). Les eaux usées provenant des toilettes à eau, dites “eaux-vannes” ne peuvent pas être traitées par ce système, cela nécessiterait une installation beaucoup trop importante en surface et peu écologique dans le principe. D’une manière générale, pour préserver nos ressources en eau, il est préférable d’installer des toilettes sèches à compost. (Poulet. J.B, & al, 2004).
Filtres plantés, bassins à macrophytes, forêt humide, permettent d’associer les capacités épuratoires naturelles des végétaux supérieurs, micro-organismes et divers substrats. Plusieurs centaines de plantes utiles ont été recensées dans le monde : roseaux, typha, saule, iris, etc. stimulant ainsi la biodiversité. En poussant, elles vont absorber les éléments qui leur sont nécessaires (cuivre, zinc, phosphore, azote, carbone…), apporter de l’oxygène, ce qui va décomposer les polluants organiques (phytodégradation), ou encore fixer certains polluants plus toxiques. Du coup, les applications sont quasiment sans limites. On peut traiter des eaux usées des communes, des rejets industriels qui vont traverser les plantations, ou même créer des piscines naturelles, filtrer des eaux pluviale. L’enracinement du végétal doit être au même niveau de profondeur que la pollution à éliminer dans le sol.
II.2.3.Les avantages et les inconvénients :
II.2.3.1.Les avantages :
La phytoépurat ion présente de nombreux Avantages :
• Entretien très simple (un fauchage par an, et un nettoyage du compost en surface tous les dix ans)
• Aspect paysager, vivant, esthétique, qui responsabilise chaque famille vis-à-vis de ses rejets.
• Pas d’électricité si le terrain est en pente
• Durabilité: l’action mécanique du vent sur les plantes fait bouger les racines ce qui évite le colmatage
• Eau de sortie utilisable pour l’arrosage du jardin
• Emprise au sol raisonnable en milieu rural ou périurbain (2 à 3 m²/personne)
• Investissement modéré (comparable à une fosse septique).
II.2.3.2.les inconvénients :
La phytoépuration a beaucoup d’avantages, comme nous avons pu le voir dans la partie précédente, toutefois, il y a quelques inconvénients :
• Etage de traitement primaire impératif à l’amont
• Emprise au sol importante
• Elle demande beaucoup d’entretien.
• Il n’est pas possible de l’installer dans les zones déjà trop polluées. (AERM, 2007)