La globalisation économique a réhabilité un concept typiquement smithien en matière d’échange international : celui de l’avantage absolu. Cela constitue une rupture épistémologique forte avec les fondements théoriques traditionnels de la spécialisation internationale (Storaï, op cit.). En effet, pour être retenu comme lieu d’implantation des IDE, les territoires doivent répondre favorablement et intégralement à un certain nombre d’avantages de localisation requis par les firmes multinationales. Ainsi, plus les offres des territoires et les demandes des firmes seront en adéquation, moins les IDE seront volatiles. Au niveau des interférences FMNs-Territoire d’accueil, coexistent deux types d’avantages : l’avantage absolu des territoires et l’avantage compétitif des firmes.
Les avantages compétitifs des firmes peuvent provenir de deux sources : celles qui réduisent les coûts de production tels que l’innovation technologique et les coûts des inputs, et celles qui permettent la différenciation des produits telles que les marques de fabrique, la publicité et la concurrence monopolistique. D’un point de vue holistique, la compétitivité des firmes peut s’analyser comme la prédisposition de ces dernières à conquérir de nouveaux marchés ou des parts de marché mondial dans un contexte de concurrence oligopolistique. Cela se traduit par une interdépendance globale entre les acteurs d’un même secteur d’activité.
Les avantages absolus de localisation implémentent l’attractivité des territoires susceptibles de répondre aux besoins et aux attentes des investisseurs potentiels. Tout espace géographique désireux d’attirer des IDE se doit de mettre en place une politique économique multidimensionnelle à même de susciter ces avantages absolus de territorialisation. Ce faisant, la dynamique de l’attractivité doit être conçue progressivement selon un archétype organisationnel permettant au préalable, de lisser un cadre macroéconomique et institutionnel favorable à la qualité de l’environnement des entreprises.
En adoptant une logique globale, les firmes mettent, d’une part les territoires potentiellement accueillants en situation de concurrence accrue, et d’autre part, elles acquièrent un pouvoir d’émancipation à l’égard aussi bien de l’espace géographique que de l’environnement économique de localisation.
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