INTRODUCTION DE L’ÉTUDE EXPLORATOIRE
Il existe très peu d’études relatives au domaine de la philanthropie en Belgique ; peu d’informations sont récoltées sur la générosité des Belges. Nous nous intéresserons ici aux dons pécuniaires faits à des organisations non gouvernementales ou à des associations ; nous ne tiendrons pas compte des dons réalisés sous la forme d’achat de produits vendus au profit d’une cause donnée.
Notre étude du marché du don en Belgique reposera sur cinq sources de données principales :
– l’analyse entreprise par Philippe Defeyt pour le compte de l’IDD (Institut pour un Développement Durable) relative aux Indicateurs sur la générosité des Belges ;
– les statistiques fiscales concernant les libéralités déclarées par les ménages belges ; données non-publiées obtenues auprès du ministère des finances; – des données issues de l’Enquête sur le Budget des Ménages (European Union – Household Budget Survey) ; données non-publiées qui nous ont été fournies par la Direction générale Statistique et Information économique (DGSIE) ;
– l’indice des prix à la consommation calculé mensuellement par le Bureau fédéral du Plan;
– les résultats du Baromètre de la Philanthropie réalisé par l’Ipsos Social Research Institute à l’initiative de la Fondation Roi Baudouin.
Le travail de Philippe Defeyt nous servira ici de fil conducteur ; l’analyse qu’il a réalisée pour le compte de l’IDD jettera les bases de notre propre analyse. Nous actualiserons, nuancerons et préciserons certains des résultats présentés dans son étude des Indicateurs sur la générosité des Belges.
Les statistiques fiscales obtenues auprès du ministère des finances nous permettront d’analyser l’évolution des libéralités déclarées par les contribuables belges dans le but d’obtenir des déductions d’impôts. Un contribuable qui effectue une libéralité en argent au profit d’une institution habilitée à délivrer un reçu peut déduire la libéralité de l’ensemble de ses revenus nets sous la condition que le montant de cette dernière atteigne au moins 40 euros par institution prise séparément et par année civile.(1) Tout citoyen belge réalisant donc un ou plusieurs don(s), pour une valeur totale d’au moins 40 euros sur un an, à une association agréée peut bénéficier d’une déduction d’impôts. Les statistiques fiscales ne couvrent bien sûr pas tous les dons en argent mais permettent d’obtenir des résultats relativement représentatifs de l’évolution de la générosité des Belges.
L’Enquête sur le Budget des Ménages (EBM), réalisée annuellement depuis 1999 estime les dépenses des ménages belges à partir d’une étude quantitative basée sur un échantillon représentatif de la population du royaume. Elle permet notamment d’évaluer les dons octroyés par les ménages belges à des organisations philanthropiques. Les données de l’EBM nous permettront de préciser les résultats obtenus suite à l’analyse des statistiques fiscales. En effet, les chiffres provenant de l’EBM donnent des indications précises sur la contribution totale des ménages aux organisations philanthropiques, alors que les statistiques fiscales ne permettent de mettre en lumière que les libéralités déclarées par les contribuables.
L’indice des prix à la consommation, calculé par le Bureau fédéral du Plan, va nous permettre de supprimer l’effet de l’inflation sur les montants observés. Nous pourrons ainsi étudier l’évolution annuelle du total des dons émis par les citoyens belges sans que notre analyse ne soit biaisée par l’inflation.
Enfin, les résultats du Baromètre de la Philanthropie réalisé par l’Ipsos Social Research Institute à l’initiative de la Fondation Roi Baudouin vont nous permettre d’étudier partiellement le profil psychographique des donateurs belges.
1 ADMINISTRATION GENERALE DE LA FISCALITE, Institutions qui peuvent recevoir des libéralités déductibles fiscalement, adresse URL : http://fiscus.fgov.be/interfaoiffr/giften/instellingen/inleiding.htm#institutions%20vis%C3%A9es0, (page consultée le 08 mars 2012).