1- A long terme
A long terme, les déterminants du PIB sont : les investissements privés et l’effectif de la population active occupée. Quant aux variables déficit budgétaire, déficit commercial, investissements publics et le déflateur du PIB, elles n’ont aucun impact sur la croissance économique au Bénin à long terme. Les résultats obtenus pour les investissements publics et privés, les déficits commercial et budgétaire et la population active sont ceux attendus. Quant à la variable deflate, à long terme, nous avons obtenu un résultat contraire à celui escompté.
Lorsque les investissements publics s’accroissent d’une unité le PIBr augmente de 0,069 unité. En ce qui concerne les investissements privés, nous avons les résultats suivants : augmentation de 0,17 unité à long terme. Quant à la population active occupée, son élasticité est positive et significative à long terme, mais non significatif à court terme. La théorie économique nous enseigne une variété de conceptions quant à l’impact de cette variable sur la croissance économique. Ainsi certains comme BOSERUP estiment que la croissance démographique est un atout pour la croissance économique, tandis que d’autres comme MALTHUS estiment qu’à long terme, la croissance démographique constitue un frein pour la croissance économique. Mais au Bénin, la création de richesse est en grande partie imputable au facteur travail. En effet, l’économie béninoise repose en grande partie sur les secteurs primaire et tertiaire qui absorbent plus de main d’œuvre, alors que le secteur secondaire est embryonnaire. Cela explique la faible élasticité des investissements privés au PIB par rapport à celle de la population active occupée. Le cadre macroéconomique béninois n’est pas assez attrayant pour drainer d’importants investissements privés (nationaux comme étrangers). En effet pendant la période d’avant 1990 (période du marxisme léninisme) le gouvernement ne favorisait pas l’initiative privée. Au cours de cette période, l’Etat en plus de ces fonctions régaliennes jouait également le rôle de producteur par le biais des entreprises publiques. Après l’adoption du libéralisme économique, le Bénin malgré les différents plans de développement, éprouve d’énormes difficultés pour attirer les capitaux étrangers. Rares sont les béninois qui aiment investir parce que n’ayant pas le goût du risque. Notons que le financement bancaire n’est pas accessible à qui veut, ce qui constitue un obstacle pour l’investissement des nationaux. Mentionnons que l’économie américaine repose en grande partie sur les entreprises individuelles.
Les mesures de politiques économiques prises en compte dans le cadre de cette étude semblent inutiles pour la croissance économique. Or au Maroc, les dépenses publiques en capital ont un effet d’entraînement sur l’investissement et sur la croissance économique réelle (MANSOURI, 2003). D’après ODJO et OSHIKOYA, 1998, le taux d’inflation constitue l’un des principaux déterminants de la croissance économique de 17 pays africain.
2-A court terme
A court terme les principaux déterminants du PIB sont le déficit commercial et les investissements privés.
Les investissements privés ont un impact négatif sur la croissance économique. L’élasticité des investissements privés par rapport au PIBr est de -0,077. Ainsi, une augmentation de une unité de ces investissements entraîne une contraction du PIBr de 0,077 unit. La nature du signe de cette élasticité révèle qu’il faut un délai aux investissements privés avant d’agir positivement sur la croissance économique réelle. En effet les investissements sont réputés donner des fruits dans un horizon de moyen long terme. De ce fait, on ne pourrait investir et attendre en même temps des fruits. La majeure partie des dépenses d’investissement est consacrée à l’investissement fixe des entreprises, celui que réalisent celles-ci pour assurer leur production future. Il est de ce fait fixe parce que le capital ainsi constitué reste en place pendant un certain temps, ce qui peut avoir une répercussion sur la croissance économique. Les faibles bénéfices réalisés à court terme sont laminés par la fiscalité.
Le déficit commercial a un impact négatif sur la croissance économique réelle. En effet, en regardant de très près la composition des biens d’exportation, il est aisé de se rendre compte qu’il porte majoritairement sur les matières premières qui ne bénéficient pas de beaucoup d’investissements et restent faibles. De l’autre coté, la composition des importations révèle la prépondérance des biens de consommation qui en corollaire décourage l’investissement privé local pour la production de ces mêmes biens, ce qui toutes choses étant égales par ailleurs influence négativement le PIBr.
Les investissements publics qui sont souvent dans les œuvres sociales, dans les équipements collectifs et dans le capital humain, c’est-à-dire dans des activités ne recherchant pas nécessairement le profit n’ont aucun impact sur la croissance économique réelle à court terme. Cependant, le signe de son élasticité par rapport au PIBr est positif. L’effectif de la population active occupée quand bien même il a un impact positif à long terme, n’explique pas le PIBr à court terme. La politique de relance budgétaire à la keynésienne et celle d’inflation n’ont aucun effet à court terme sur le PIBr.