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III – Le marché de l’assurbanque :

ADIAL

L’idée de faire distribuer des produits bancaires par un réseau d’assureurs n’est pas nouvelle et remonte en France à 15 ou 20 ans. A cette époque, les deux présidents de la BNP et de l’UAP, le premier assureur de l’époque, avaient passé un accord de distribution croisée.

 Les agences de la BNP devaient jouer un rôle de prescripteur à l’égard des produits d’assurance vendus par l’agent local de l’UAP. L’agent de l’UAP de son coté proposait des crédits accordés par la BNP. L’idée était que chacun devait rester maître de sa technique et que le partenaire devait se limiter à la prescription. Le succès ne fut pas au rendez-vous, car la bonne entente entre les présidents sous-estimait la méfiance qui pouvait exister sur le terrain entre les représentants de deux organisations commerciales qui ne se connaissaient pas.

 A peu près à la même époque, AXA-Crédit a tenté une expérience intéressante en associant le savoir faire de la SOVAC en matière de crédit à la consommation et les agents d’AXA. Les clients de l’assureur se voyaient proposer un crédit revolving pour les aider à faire face à des dépenses imprévues ne relevant pas du domaine de l’assurance. Pour dire les choses autrement, si la voiture du client était victime d’un accident, le contrat d’assurance d’AXA jouait. Si le client devait faire sur cette même voiture une grosse réparation, il pouvait faire appel à AXA-Crédit. L’expérience connut un certain succès puisque 10% des clients d’AXA furent à un moment client d’AXA-Crédit.

 Les AGF, avec le concept d’Assurfinance furent parmi les premières entreprises à croire à l’assurbanque.
En pratique, l’idée s’est traduite par l’« approche patrimoniale globale » (puiser à la fois dans les produits d’assurance et dans les produits purement financiers), qui sert aujourd’hui encore de fondement à la politique des AGF-vie, et notamment du réseau Assurfinance.
C’est en octobre 2000 que les AGF, à l’aide d’un investissement de 100 millions d’euros sur 3 ans, ont lancé une véritable contre-attaque vis-à-vis des banques.
Ils ont en effet créé Banque AGF (devenu Allianz Banque), destinée à valoriser les 5 millions de clients de leur réseau, en leur proposant une offre globale multicanal.
Le 30 septembre 2001, les AGF avaient déjà ouvert 200 000 comptes (dont 140 000 nouveaux) mais on en comptait seulement 260 000 en juin 2004.

 Les AGF ont ainsi doublé sur le fil Zebank, soutenu par LVMH et Dexia, dont le lancement a pris sept mois de retard et n’est intervenu qu’en février 2001.
Un an plus tard, son concurrent et pionnier de la banque en ligne, Egg, filiale de l’assureur anglais Prudential, l’a racheté, espérant ainsi attaquer le marché français, mais n’a pas connu de succès.

 Libre de tout engagement après son désengagement du CIC, Groupama a choisi la Société Générale, en septembre 2001, pour renforcer son offre bancaire, après l’échec de sa candidature lors de la privatisation de la Banque Hervet, et après avoir exclu un partenariat avec le Crédit Agricole, jugé trop destructeur de richesse.
Sur les traces de Banque AGF, et dans le souci de s’appuyer sur une clientèle existante (5 millions de sociétaires de Groupama et 3 millions de clients du GAN), Groupama et la Société Générale ont ainsi créé Groupama Banque en 2003, dotée de 100 millions de fonds propres, avec un investissement de 260 millions d’euros sur 3 ans de la part de Groupama, permettant à l’assureur d’élargir son offre aux produits et services bancaires.

 La reprise de Banque Directe par Axa (devenue Axa Banque avec la fusion des activités bancaires préexistantes d’Axa, spécialisées dans le crédit) en septembre 2002 pour 60 millions d’euros prouve que la banque à distance n’est pas un modèle caduc, même si elle a été réaménagée. Axa Banque s’appuie sur les 8 millions de clients Axa et les services bancaires sont proposés par les agents généraux et les commerciaux salariés, fournissant un vrai conseil de proximité. Fin 2003, Axa Banque affichait 300 000 clients, dont 120 000 hérités de Banque Directe et 130 000 de l’ancienne activité bancaire d’Axa (deux tiers des 50 000 nouveaux clients sont des clients Axa). Même si ce n’est pas le compte principal des particuliers, les produits attractifs sont la carte bancaire remboursée si elle est utilisée, le livret d’épargne disponible rémunéré, et le crédit « revolving ».

Mais si l’assurbanque a elle aussi connue une évolution rapide, les assurfinanceurs ont encore beaucoup de chemin à parcourir pour rattraper leurs concurrents (les bancassureurs). Ceci est la conséquences de nombreuses diffcultés.

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