Les flux d’IDE à destination de l’UEMOA peuvent également être analysés sous l’angle de la structuration par pays, illustrée par le graphique n°5 ci-après.
Graphique n°5 : Part des flux d’IDE par pays en moyenne sur la période 2000-2008
Source : Construit à partir des données de la Banque Mondiale, 2008
En effet sur la période 2000-2008, les principaux bénéficiaires des entrées d’IDE sont la Côte d’Ivoire (33,82%), puis le Sénégal (20,21%) et le Mali (15,29%). Cette répartition est conforme à la taille de ces économies au sein de l’UEMOA. Les pays les moins attractifs sont la Guinée Bissau (moins de 1%) et le Niger (5,73%). Le choix de cette période de comparaison se justifie en raison des records historiques enregistrés au niveau des entrées mondiales d’IDE en 2000 et 2006. De plus la comparaison sur une longue période a l’avantage de prendre en compte la dynamique structurelle des différentes économies et de réduire considérablement les biais d’interprétation résultant des fluctuations importantes des entrées pendant les périodes de vagues de privatisation dans certains pays. Par exemple, malgré les effets de la crise ivoirienne, l’économie de l’Union reste largement dominée par celle de la Côte d’Ivoire. Par contre, une analyse des entrées d’IDE en 2008 atteignant 1,7 milliards de dollars classera le Sénégal en peloton de tête attirant 41% des investissements directs en direction de l’Union.
La mise en évidence des disparités d’attractivité des pays de l’Union peut également s’apprécier au moyen de l’Indicateur de Performance en termes d’Investissements Entrants (IPIE). Celui-ci permet de mettre en évidence la capacité d’absorption d’IDE d’un pays au regard de sa taille économique mesurée par le PIB. Pour l’étude comparée intra UEMOA, l’IPIE adapté se définit par :
Le graphique n°6 illustre l’évolution de l’attractivité des pays membres en référence à leur taille économique au sein de l’Union.
Graphique n°6 : Evolution de l’Indice de Performance en termes d’Investissements entrants des pays de l’UEMOA
Source : Construit à partir du tableau d’IPIE
Cet indicateur permet d’évaluer l’attractivité d’un pays au regard de sa taille économique. Si par exemple un pays représente 10% du PIB de l’Union, il peut recevoir 10% des investissements totaux de l’Union, plus de 10% ou moins de 10%. S’il reçoit 10% de l’investissement de l’Union, l’indice IPIE sera égal à 100. S’il reçoit plus de 10% de l’IDE de l’Union, l’indice sera supérieur à 100. Si le pays reçoit moins de 10%, l’indice sera inférieur à 100.
En moyenne, sur la période 1980-2008, la Côte d’Ivoire et le Mali ont enregistré des IPIE tous supérieurs à 100%, tandis que les plus faibles performances ont été enregistrées au Bénin et au Niger. Plus spécifiquement, pour le cas du Burkina Faso, seules les années 1983 et 2007 enregistrent un IPIE supérieur à 100. Cela s’explique par l’opération de privatisation de l’ONATEL en 2007 et par les politiques de développement populaire dans les années 1980.
Globalement, le Burkina Faso reçoit moins d’IDE comparativement à sa taille économique. Le Bénin, le Niger, le Sénégal et le Togo ont en moyenne reçu moins d’IDE au regard de leur taille économique au sein de l’Union. L’IPIE est en moyenne négatif ; ce qui signifie que même si ces pays ont enregistré des entrées d’IDE, ils ont connu des sorties importantes d’IDE au cours de certaines périodes. C’est le cas pour le Sénégal en 1983, du Niger en 1993, du Bénin et du Togo en 1992. Cette période est marquée par l’environnement économique morose pour l’ensemble de pays à la veille de la dévaluation du FCFA en Janvier 1994.
La présomption d’une dévaluation du FCFA a constitué un signal d’environnement macroéconomique instable pour les investisseurs étrangers. En effet, les investissements directs sont constamment affectés par la dévaluation de la monnaie par des sorties massives soit par des motifs de spéculations ou par le jeu des termes de paiement. Ainsi, en 1992, tous les pays de l’Union ont un indicateur de performance négatif et en valeur absolue supérieur à 100, excepté la Côte d’Ivoire et la Guinée-Bissau(19). Cela s’est traduit par une situation de désinvestissement et de fuite de capitaux. Ces capitaux ne devraient revenir dans l’Union qu’après avoir bénéficier de la prime de dévaluation. Ce qui explique le regain d’attractivité au cours des années post dévaluation, où les IPIE sont positifs pour tous les pays de l’Union, et ceux jusqu’en 2008. Par ailleurs, on constate aussi que sur la période d’analyse, seule la Côte d’Ivoire, en 1980 a pu absorber des flux d’IDE équivalents à sa taille économique dans l’Union, (IPIE ≈ 100%).
19 Les résultats détaillés de ces indicateurs sont présentés en annexe n°1
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