La théorie du commerce internationale est une théorie explicative des échanges internationaux qui tente d’expliquer les différents flux d’échange entre les pays, la spécialisation dans certains types de produits ainsi que les avantages qui résultent de cette spécialisation. La théorie classique considère les échanges commerciaux et les IDE comme des stratégies alternatives. En effet, la causalité entre commerce international et IDE peut s’analyser aussi bien du point de vue du pays investisseur que du pays d’accueil.
Du point de vue pays investisseur, l’IDE peut être considéré comme un substitut des échanges, dans la mesure où les exportations sont remplacées par des ventes locales sur les marchés étrangers, spécifiquement sous forme de produits finis. Toutefois, il peut exister une relation de complémentarité entre IDE et échanges commerciaux en ce sens que les investissements à l’étranger renforcent la compétitivité sur les marchés étrangers, et accroissent les échanges de facteurs de production et de produits finis. En revanche, pour le pays d’accueil, la causalité peut être considérée comme symétrique de celle observée dans le pays investisseur. Les ventes locales et les achats locaux effectués par les filiales étrangères remplacent les importations en provenance du pays investisseur et améliorent de ce fait la situation de la balance courante, la production intérieure et le niveau d’emploi.
Les interactions entre les échanges et l’investissement direct qui sont l’une des principales caractéristiques de la globalisation, sont complexes et ne peuvent pas être déduits à partir d’une analyse purement théorique. La nature de liens relève d’une analyse plutôt purement empirique. Les travaux empiriques montrent que jusqu’au milieu des années 1980, c’est le commerce international qui a généré les investissements directs. Après cette période, la causalité semble s’inverser et l’investissement direct exerce une influence majeure sur les échanges. Les travaux analytiques de Fontagné (1999), parviennent à montrer l’influence majeure et positive qu’exerce l’investissement direct sur les échanges particulièrement après le milieu des années 1980. Ainsi, les IDE stimulent l’accroissement des exportations des pays d’origine et sont par conséquent complémentaires aux échanges. Une analyse menée sur un agrégat de 14 pays a permis de constater que chaque dollar investi à l’étranger produit environ 2 dollars d’exportations supplémentaires, (Fontagné, op. cit).
De nos jours, les schémas classiques de spécialisation, selon lesquels les pays n’exportent que les produits pour lesquels ils possèdent un avantage comparatif, tendent à perdre de leur validité. Les échanges intra-branches, les exportations et les importations de différentes variétés ou qualités de produits d’une même branche se développent de plus en plus. D’où la naissance des nouvelles théories du commerce international qui intègrent désormais la concurrence imparfaite et les rendements d’échelle croissants dans l’explication des échanges commerciaux.
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