La République du Congo est un Etat d’Afrique centrale qui a acquis son indépendance en 1960. Après
les indépendances, le Congo, tout comme la majorité des Etats Africains, s’est approprié cet objectif de
protéger son patrimoine. Depuis cette date, il ne cesse d’oeuvrer pour la protection et la sauvegarde du
patrimoine culturel ; les premiers textes à légitimer cet objectif étant la loi 32/65 du 12 août 1965
donnant à l’Etat la possibilité de créer des organismes tendant au développement de la culture et des
arts et le décret 68-45 du 19 février 1968 fixant les modalités d’application de la loi 32/65 du 12 août
1965. Il est certes vrai que la mise en place des systèmes de protection du patrimoine culturel au
Congo remonte à la période coloniale, mais il faut noter que pendant la période post coloniale, le pays
a accordé une importance particulière aux institutions qui s’occupaient du patrimoine. De nos jours, le
Congo marque toujours cet intérêt pour la protection du patrimoine par les politiques de
développement culturel mises en place et par deux nouveaux textes, récemment promulgués : la loi
n°8-2010 du 26 juillet 2010 portant protection du patrimoine national culturel et naturel et la loi de n°9-
2010 du 26 juillet 2010 portant orientation de la politique culturelle au Congo. Cela illustre une réelle
volonté de la République du Congo de s’impliquer dans la valorisation et la protection du patrimoine
dans son ensemble.
Notre travail est une contribution à la protection du patrimoine culturel et la gestion efficiente de
l’environnement à travers la réhabilitation de deux sites culturels ; il s’inscrit dans l’esprit de la loi 32/65
du 12 août 1965, celle n°8-2010 du 26 juillet 2010 et celle n°9-2010 du 26 juillet 2010 précitées. Dans
ce sens, il met en exergue la problématique de la protection du patrimoine congolais dans deux milieux
particuliers : l’ancien port d’embarquement des esclaves de Loango et le domaine royal de M’bé.
S’inscrivant dans la logique d’être un facteur de développement et de promotion des deux sites, ce
mémoire vise à révéler les potentialités culturelles matérielles et immatérielles dont regorgent les sites
concernés.
Le Congo est un pays riche en patrimoine ; grâce à son passé prestigieux et historique, nous pouvons
réhabiliter cette image en faisant rayonner le potentiel culturel et en contribuant en même temps au
développement local. Les enjeux majeurs qui sont présentés dans la problématique visent donc une
protection et une réhabilitation du patrimoine culturel dans un contexte de développement durable,
prenant en compte l’homme, son environnement le plus immédiat et son patrimoine culturel.
En effet, « le patrimoine culturel est un élément, une composante de l’identité des communautés,
groupes et individus, et de la cohésion sociale, de sorte que sa destruction intentionnelle peut avoir des
conséquences préjudiciables sur la dignité humaine et les droits de l’homme(1) »
Dans cette optique, il paraît nécessaire d’assurer la protection du patrimoine culturel car il est
appréhendé comme un facteur de paix, d’union, d’entente mutuelle, un symbole identitaire puissant de
la nation. La protection de l’ancien port des esclaves de Loango et du domaine royal de M’bé est d’une
importance capitale et nécessite une intervention urgente ; elle va permettre de réhabiliter deux sites à
travers lesquels on peut lire l’histoire d’un pays (le Congo) et d’un continent (l’Afrique) : l’ancien port
d’embarquement des esclaves de Loango pour avoir été l’un des importants sites du golfe de Guinée
par lequel des millions d’esclaves ont été embarqués et transportés directement pour les Amériques; et
le domaine royal de M’bé pour avoir été le siège des institutions du royaume Téké connu par les
explorateurs Européens dès le XVème siècle sous le nom du royaume d’Anzico, et plus tard c’est là que
fut signé le traité entre P. S. De Brazza et le roi Makoko ; traité qui a lancé l’idée de la conférence de
Berlin. En outre, il s’agit pour nous de perpétuer et d’assurer la transmission de ce patrimoine aux
générations futures.
La réhabilitation de ces sites va nécessiter impérativement leur protection et leur mise en exploitation et
partant, va susciter un développement local. Mais le patrimoine dans ces sites est confronté à des
multiples problèmes comme la dégradation, l’effritement des traditions ancestrales et de la vie
communautaire, la perte de l’identité locale, le pillage et la destruction.
C’est dans ce sens que, pour traiter notre sujet, il nous faut répondre aux questions suivantes :
– Quel état de lieux peut-on faire du patrimoine dans les deux sites ?
– Quels sont les problèmes auxquels sont confrontés les deux sites?
– Quelles solutions proposer pour leur protection ?
– Comment la protection des deux sites peut-elle contribuer à une gestion efficiente de
l’environnement ?
Les réponses à ces questions nous permettront de mettre en évidence les potentialités culturelles de
ces deux sites et par conséquent d’assurer une protection efficace du patrimoine. Dans ce sens, nous
allons consacrer la première partie de notre travail à la problématique générale qui fait un état des lieux
du patrimoine sur les deux sites ; la deuxième partie traite de la revue bibliographique qui nous permet
de comprendre le cadre théorique de protection du patrimoine au Congo Brazzaville et les sources qui
ont servi de références scientifiques. Quant à la troisième partie, elle met un accent sur la
méthodologie adoptée afin d’aboutir aux résultats finaux. Enfin la quatrième partie est consacrée à
notre projet de réhabilitation des deux sites.
Carte du Congo
Source : congosite.net
Carte du Congo : vue d’Afrique
Source : www.lequotidiendecartophiles.com