L’apprentissage d’une langue étrangère à l’école algérienne que ce soit au niveau
du collège ou au lycée peut se faire soit à l’oral, soit à l’écrit, soit dans ces deux codes.
Comme tout acte langagier, l’acte d’écrire devient un acte de communication par
excellence, un savoir et un savoir-faire permettant à l’apprenant de s’exprimer et
communiquer au moyen d’un système de signes graphiques. Ce savoir-faire consiste à
construire une phrase écrite, enchaîner les paragraphes et produire un texte cohérent,
c’est en fait savoir rédiger.
De nos jours, les enseignants de français langue étrangère au niveau du lycée
posent le problème de la maîtrise de l’écrit par leurs apprenants (lycéens) qui
n’arrivent pas à structurer leurs pensées et leurs idées sous forme de paragraphe (texte)
régi par un raisonnement logique et une cohérence textuelle.
La cohérence d’un texte est tributaire d’un ensemble de procédés liés à la structure
du texte, à la manière dont il progresse, aux connecteurs et aux éléments qui assurent
la continuité du texte en surface (la cohésion), à savoir les éléments de reprise (les
pronoms anaphoriques, les déterminants, les reprises nominales et pronominales, etc.)
En ce qui nous concerne, nous nous intéressons essentiellement à l’enchaînement
des idées en un ensemble textuel cohérent et bien organisé, c’est-à-dire aux
connecteurs logiques.
La continuité d’un raisonnement logique et l’efficacité de la transmission de
l’information suppose chez l’apprenant la connaissance et la maîtrise des articulateurs
logiques qui sont les marqueurs de relation et les organisateurs textuels. Cela nous
amène à nous demander si réellement les lycéens commettent-ils des erreurs dans
l’emploi des connecteurs ? Et si erreur il y a, pourquoi ces apprenants n’arrivent-ils
pas à utiliser ces « mots de liaison » de manière adéquate, et quelle est donc l’origine
de ce déficit ?
Notre sujet de recherche s’intitule : « Usage fait des connecteurs par les élèves de
3°année secondaire, filière lettres et langues étrangères dans la Daïra de Tizi-Ouzou ».
Afin de répondre à cette question, nous allons essayer d’émettre quelques
hypothèses qui servent d’appui et qui seront confirmées ou infirmées au fur et à
mesure de l’analyse.
Dans un premier temps, nous supposons que si lacune il y a, elle est due au manque
de travaux dirigés sous forme d’exercices et de production de textes argumentatifs
nécessitant l’emploi de connecteurs.
Dans un second temps, nous pouvons émettre l’hypothèse que la correction faite de
l’écrit, (surtout des connecteurs) par l’enseignant ou par le collectif classe peut être la
cause de ce déficit.
Ou bien, c’est la méthodologie d’enseignement des faits de langue, cas des
connecteurs, qui n’est pas adéquate et qui a donné lieu à cette lacune.
Ou encore, nous supposons que ce dysfonctionnement est dû aux difficultés liées
aux spécificités de l’écrit et l’effort (la dépense d’énergie mentale) qu’il exige.
Le choix de ce thème de recherche est lié à un certain nombre de motivations qui
sont les suivantes :
Premièrement, l’éventualité de devenir enseignants en langue française nous a
incités à nous familiariser et élargir nos connaissances dans ce domaine.
Deuxièmement, le fait de savoir que « la bête noire » des élèves c’est l’expression
écrite, a crée le souci d’essayer de comprendre l’origine de ce problème.
Troisièmement, le fait que beaucoup d’étudiants au département de français
n’arrivent pas à structurer leurs pensées et à organiser leurs idées en faisant appel à ces
procédés (connecteurs), nous a interpelés et nous a amenés à nous interroger sur ce
phénomène.
C’est à partir de ces hypothèses et grâce à ces motivations que nous allons essayer
d’élucider notre problématique.
Pour faire cette recherche, nous recourrons aux outils théoriques relatifs aux
connecteurs, cas de la grammaire et la linguistique textuelles, l’énonciation et la
pragmatique, ainsi que la théorie psycholinguistique textuelle.
Par ailleurs, pour bien organiser notre travail, nous avons élaboré un plan qui
commence par une introduction générale comprenant la problématique, les hypothèses
de départ et nos motivations.
Ensuite, vient une partie théorique qui traitera de la définition des outils théoriques
et les théories relatives aux connecteurs.
Cette étape est suivie d’une partie pratique, qui comprend deux sous-parties :
Dans la première, nous allons définir les outils utilisés dans le protocole d’enquête.
Pour ce qui est de la seconde sous-partie, elle portera sur l’analyse du corpus
recueilli auprès des enseignants et de leurs élèves.
Notre étude s’achèvera sur une conclusion générale présentée sous forme d’une
réponse à la problématique du sujet.