La mortalité des enfants est l’un des problèmes démographiques cruciaux que connaît l’humanité. Soucieuse de l’ampleur du phénomène, la communauté internationale, à travers le quatrième objectif du millénaire pour le Développement (OMD4), vise la réduction de deux tiers des taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans entre 2000 et 2015.
Des progrès considérable sont été enregistrés ces dernières années pour la survie de l’enfant. D’après le rapport de l’UNICEF (2010) sur la situation des enfants, en 2008, le niveau de la mortalité infanto-juvénile était estimé à 72 décès pour 1 000 naissances vivantes, soit 23 % de moins qu’en 1990. Le continent africain n’est pas en reste par rapport à cette tendance de baisse de la mortalité des enfants. Le Programme accéléré pour la survie et le développement de l’enfant de l’UNICEF- immunisation, allaitement, sels de réhydratation par voie orale et moustiquaires antipaludiques pour les lits, qui à débuté en 2002, a contribué à une diminution de 20% de la mortalité des enfants dans les 16 districts de l’Afrique occidentale où il a été mis en oeuvre (ACDI, 2009). Cependant, la situation reste préoccupante. Au Sénégal, le niveau de mortalité des enfants de moins de 5 ans reste encore élevé malgré sa tendance à la baisse constatée par l’EDS-III et confirmée par EDS-IV. La mortalité infanto-juvénile a connu une baisse plus importante entre 1985-1989 et 2001-2005 : la probabilité de décéder entre la naissance et le cinquième anniversaire a baissé significativement, passant de 173 ‰ à 121 ‰ (EDSS, 2005).
Cependant, il faut encore des efforts pour atteindre l’OMD4 comme le souligne le rapport national d’évaluation des OMD. Selon ce rapport, «La réduction de la cible de 3/4 de la mortalité des enfants de moins de 5 ans équivaut à atteindre un taux de 30 ‰ en 2015. Une telle situation suppose une baisse de 91 ‰ entre 2005 et2015 soit une baisse moyenne de 9,1 ‰ par an avant 2015(EDSS, 2005, p217)».
Une simple description des différences de mortalité ne suffit pas pour mettre en place des politiques et programmes adéquats de lutte contre ce fléau. Il faut une bonne maîtrise des mécanismes d’actions des facteurs identifiés. Ainsi dans le cadre de cette communication, nous nous intéressons aux facteurs qui sont à l’origine des disparités de la mortalité des enfants de moins de cinq ans au Sénégal et les régions les plus touchées par le phénomène afin de mieux orienter les interventions dans un contexte d’une planification décentralisée. La communication s’articule au tour de trois points. Après le développement théorique sur les variables de l’étude, le second point porte sur la source des données et enfin la dernière partie présente les résultats.