En 1973, l’ouverture des centres de formation de football dans les clubs professionnels est rendue obligatoire. Hassen Slimani, dans sa thèse de doctorat soutenue en 2000(1), pense qu’il s’agissait surtout d’un moyen pour les instances dirigeantes de reprendre le contrôle sur les joueurs après leur avoir accordé la liberté de pouvoir circuler librement sur le marché du travail français. Mais cette nouvelle politique d’insertion et de professionnalisation des footballeurs constituait aussi une véritable avancée. Elle ouvrait la voie à un contrôle accru, certes, mais aussi à une formation plus diversifiée (sportive et scolaire), mieux structurée et soumise à moins de dérives potentielles. Ainsi, dès leur création, les centres de formation avaient vocation à jouer un rôle important dans le monde du football français. La Direction Technique Nationale (chargée notamment d’encadrer la formation) à d’ailleurs rapidement voulu en faire un moyen de reconnaissance au niveau mondial, poursuivant les ambitions qu’avait jadis le Général De Gaulle pour le mouvement sportif. Un choix d’ailleurs totalement rationnel dans un métier ou le footballeur est l’acteur majeur des performances d’un club.
Mais cette attention portée aux centres de formation les soumet aux jeux politiques, et les inscrit pleinement dans une organisation du football française qui a subit de profond changement ces dernières années. Il ne faut pas non plus oublier les influences du marché du travail, sur ces centres qui ne sont autres que des CFA (centre d’apprentissage) dédié aux footballeurs. Ainsi, il serait alors intéressant d’analyser quels sont les impacts du système d’organisation du football et de ces récentes évolutions sur les centres de formation de football des clubs professionnels français ? Trois axes principaux de recherches seront ici mobilisés : tout d’abord le mouvement sportif français sera abordé ainsi que son évolution et ses acteurs principaux. De ce cadre général, tourné vers la compétition, nous allons évoquer l’évolution du football français, en nous intéressant notamment aux clubs, dépositaires de la politique de formation. Enfin, nous terminerons par l’étude de la place de la formation au sein de l’organisation du football français et les effets induits par cette situation. Nous privilégierons ici le cas français tout en comparant certaines données au niveau d’autres pays européens.
1 « La professionnalisation du football français : un modèle de dénégation »
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