1. PRESENTATION DU SUJET
Pour mener une étude sur la souveraineté de la RDC reconnue par le reste du monde et les grandes puissances en particulier, la connaissance générale de la RDC dans tous les domaines s’avère indispensable. Cependant, la mise en exergue de la politique étrangère de grandes puissances nous permettra d’entrer en profondeur de notre analyse.
En effet, la souveraineté est un principe sacro-saint qui constitue un gage pour la stabilité des Etats. Mais très souvent, nous assistons à des violations massives de la souveraineté des Etats. Ce sont les Etats les plus puissants qui piétinent les pays les plus faibles, foulant ainsi aux pieds les principes de l’égalité des Etats et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
La position géo-stratégique du Congo au cœur de l’Afrique et la géo-économie de ses ressources minières, forestières, énergétiques et aquatique, l’on ancré dans le camp occidental et fait monter le péril sur survie en tant qu’Etat souverain (1).
La RDC est encore un enjeu de politique des puissances qui y contrôlent un important réservoir des matières premières stratégiques. On observe dans notre pays une manifestation d’impuissance de la part des institutions politiques à cause notamment de la faiblesse de l’industrialisation, de l’absence des entreprises hautement équipées à vocation multinationale ou simplement internationale et de la faiblesse des sociétés civiles (2).
Ainsi, dans le cadre de ce travail de fin d’études, nous nous penchons sur les intérêts de grandes puissances et la souveraineté de la République Démocratique du Congo.
Cependant, tout en n’étant pas spécial, ce sujet avait déjà été l’apanage d’autres chercheurs qui l’on aborder d’une manière ou d’une autre.
2. ETAT DE LA QUESTION
L’intégration de la RDC en tant qu’un pays souverain dans le concert des nations a déjà préoccupé plus d’une personne. Nous nous proposons d’étudier les intérêts de grandes puissances et la souveraineté de la RDC. Néanmoins, diverses réflexions ont été faites avant nous sur divers aspects de cette question épineuse.
Dans la même perspective, il sied de noter que Brackman (3), dans son ouvrage intitulé « les nouveaux prédateurs, politique des puissances en Afrique centrale », se dresse en disant que depuis le 11 septembre 2001, les pays occidentaux ont changé de stratégies. Ce pourquoi les puissances-Etats-Unis, France, Grande Bretagne ont entrepris désormais d’unir leurs efforts en vue d’imposer la stabilité et promouvoir leurs intérêts, sans trop se soucier des états d’âmes des chefs de guerre et des aspirations des peuples. Néanmoins, il ne faut pas s’y tromper : si la tactique est différente, l’enjeu est identique. En effet, les nouveaux prédateurs évoluent dans une nébuleuse où coexistent des intérêts étatiques et privés, mais aussi des institutions internationales, rêvent toujours de poursuivre la conquête du Congo.
En outre, au même auteur de renchérir :
« La guerre qui a ravagé la RDC est aussi l’une de facette de cette mondialisation économique qui se joue de la souveraineté des Etats et des aspirations des peuples, Contrairement à ce que voulaient croire les belges, le Congo était la seule colonie Belge, Bruxelles n’exerçant qu’une « tutelle » sur le Rwanda, Burundi, anciennes colonies Allemandes » » (4)
Le Congo de Léopold II et de Stanley, avant d’acquérir sa forme définitive, représentait déjà un enjeu pour les puissances de l’époque et faisait l’objet d’une immense convoitise. Si la conférence de Berlin, en 1885, finit par accorder au roi des belges la propriété de l’Etat indépendant du Congo, ce fut en échange de la promesse de voir ce vaste territoire s’ouvrir au commerce international, aux échanges économiques. Autrement dit à la libre exploitation de ressources naturelles exceptionnelles (5).
Par ailleurs, ALCARDI (6) mène, dans son ouvrage « La politique africaine des Etats-Unis », souligne qu’un vide se produisait alors, qui risquait d’être comblé par les soviétiques ou les chinois. Dans ce cas, les Etats-Unis tentèrent les interventions plus au moins opportunes et souvent mal interprétées, à la fois par l’ancien colonisateur et surtout par les africains, surprirent du rôle substantiel joué par eux. Ces atermoiements et ce double langage qui seront l’apanage de la politique américaine en Afrique, conduiront à une certaine incompréhension entre les parties. Les Etats-Unis feront sans cesse preuve d’indécision sur la position à adopter dans telle ou telle autre situation spécifique et les contradictions seront monnaie courante parmi les décideurs. Il faut cependant reconnaître que la pléthore d’intervenants, souvent soumis à des influences différentes, sensibilisés par des motivations et des intérêts divers et parfois opposés, ne pouvait qu’aboutir à un tel résultat. A cette impression de flou et d’incertitude, se superpose un intérêt accru des Etats-Unis pour le continent noir depuis l’accession à l’indépendance des pays africains.
Dans le même angle d’idée, l’auteur soutient que les intérêts américains en Afrique sont exclusivement perçus sous l’angle économique et stratégique. S’il est vrai que, dans leur relation avec le continent noir, ces facteurs sont déterminants, il n’en demeure pas moins que l’Amérique essaie aussi de projeter une image d’elle-même sous tendue par des grands principes fondamentaux que d’aucuns diront des mythes.
Le secrétaire d’Etat, Alexandre Haig, s’exprimait d’ailleurs récemment en ces termes : « Notre politique étrangère doit faire partie de ce que nous sommes, de l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes et de l’image de notre pays que nous souhaitons offrir au monde. (7)»
FUNDI LUKOKI (8), traitant de « la souveraineté des Etats sur leurs ressources. Cas de la République Démocratique du Congo » souligne que l’inégalité des Etats à disposer de leurs ressources naturelles persiste toujours en dépits des efforts déployés dans divers domaines. Les Etats puissants cherchent toujours à imposer leur volonté aux Etats faibles et sous développés. Le cas illustratif et la présence américaine en Irak sous prétexte de démocratiser le régime irakien, alors que le soubassement est économique à savoir le pillage de leurs richesses.
Il présente le mécanisme pour que la RDC affirme et exerce son droit de disposer souverainement de ses ressources. Pour ce faire, il lui faut limiter les activités des puissances étrangères à travers leurs transnationales qui, en vertu des concessions leur accordées, s’accaparent des ressources nationales du pays et constituent une entrave à ses efforts. Elles constituent par la suite autant d’atteinte à la souveraineté et autant de tentatives d’exploitation illicite de principales ressources du pays. Il ajoute que la renégociation des accords sur les matières premières et principales ressources s’avère nécessaire afin de tenir compte des aspirations du peuple congolais d’acquérir davantage l’indépendance économique et promouvoir une politique de développement. Celle-ci ayant pour fondement principal la maîtrise et la jouissance de ressources naturelles de son sol et sous sol que le Congo pourrait disposer de ces richesses et prévoir son décollage économique. Dans son travail, il a élucidé d’abord les avantages qui découlent du respect du principe de souveraineté des Etats sur leurs ressources naturelles. Dans les relations interétatiques, il montre en plus les effets de l’inégalité des Etats à disposer de leurs ressources.
En fait, nous sommes reconnaissants de la pertinence du travail de LUKOKI. Ce pendant, nous ne sommes pas satisfait du remède apporté à la problématique de l’indépendance économique de notre pays tel qu’il l’a esquissé. Il souhaite limiter les activités des puissances étrangères et renégocier les accords sans dire comment extirper les racines du mal. Pour nous, la mise à mal de la souveraineté de la RDC par les intérêts des grandes puissances nous préoccupe au plus haut degré.
Dans son mémoire, SANGBA MBOLOWELI Bienvenue (9), s’est penché sur « les enjeux géopolitiques de grandes puissances dans la sous région des grands lacs africains », il a été curieux de savoir pourquoi est alimentée la conflictualité entre les grandes puissances dans la sous région des grands lacs africains et d’en connaître les répercussions qui découlent de cette diversité dans la région des grands lacs. Par ailleurs, il soutient que les matières premières sont d’une grande importance pour le fonctionnement et l’avancement de leurs industries et technologies. Les grandes puissances n’ont jamais hésité à alimenter des divergences d’intérêt entre les Etats de la dite région des grands lacs africains ; et à intervenir dans les opérations de maintien de la paix dans cette région conflictuelle. Il rappelle qu’il n’y a jamais eu des guerres sans victime, sans dégâts matériels et collatéraux. IL se paraphrase en stipulant qu’en géopolitique, les ressources restent l’enjeu primordial de la conflictualité entre les Etats et les groupements socio-éthniques dans le monde. En effet, ce qui conduit à la diversité et / ou à la conflictualité, c’est l’esprit de tout vouloir pour soi et le désir de rapace qui sont liés à la nature des Etats et de ces groupements. Si son travail a eu comme champs d’investigation la région des grands lacs africains en tentant de mentionner ceux qui alimentent la conflictualité entre les grandes puissances dans cette région, le notre porte sur la RDC dans sa mise en mal par les intérêts des grandes puissances.
KAKULE LUHI GEORGES (10) s’est appesanti sur « la politique étrangère de la République Démocratique du Congo face aux défis du commerce international ». Dans son travail, il veut proposer les conditions nécessaires pour déclencher une véritable « indépendance » donnant libre manœuvre à la politique étrangère de la RDC devant les défis du commerce international. Selon lui, pour que la RDC s’adapte au système international anarchique aujourd’hui mu par les tenants et les aboutissants du commerce international, il faut ajuster les moyens au but poursuivi. Informé que la défense et les affaires étrangères sont deux faces d’une même médaille, il trouve bon de renforcer l’administration des affaires étrangères par une structure d’appuis à la présidence et associée à la défense nationale. Conscient de la situation « exceptionnelle permanente » de la politique étrangère par rapport à la politique interne comme le préconisent les réalistes, il a du reste demandé un budget connexe pour les affaires étrangères et la défense afin non seulement d’assurer la défense de la nation mais aussi de prévenir la prochaine guerre du pétrole et de d’éventrer le complot de balkanisation du pays.
L’auteur souhaite que ce budget spécial soit alimenté par la rente du pétrole en vue de répondre aux troisièmes défis du commerce international : défendre la nation et prévenir les guerres futures.
Dans le domaine économique en effet, la souveraineté ne se décrète pas, elle se conquiert et s’acquiert aux prix d’un dur labeur synonyme d’essor économique qui exprime mieux l’acquisition de puissance recherchée par toute politique étrangère d’un Etat. Dans la même démarche, pour pérenniser la présence de la RDC sur la scène internationale dans le contexte de la mondialisation, il préconise sa refondation. Cette refondation passe par la négociation de certaines catégories d’aide avec d’autres structures qui en dépendent et, partant, la réaffirmation de l’Etat tel que proclamé par sa constitution devant le concert des nations et la réappropriation par les congolais de la gestion intégrale de leur pays.
Si dans son travail, le chercheur a montré la problématique de la substance de la RDC en tant que souverain dans le système international et en prenant la RDC qui voit sa politique étrangère mesurée aux défis du commerce international ; le notre traite des intérêts de grandes puissances sur la souveraineté de la RDC.
Bref, tous ceux qui nous ont précédés, ont abordé des aspects non moindres de l’étude qui nous préoccupe. Mais nul n’a jusque là, à notre avis, proposé la question des intérêts de grandes puissances se battant à brèche la souveraineté de la RDC. Ce qui nous amène à un questionnement.
3. PROBLEMATIQUE
Au regard de tout ce qui précède, notre problématique se trouve formulée dans les questions qui suivent :
1. Quels sont les intérêts de grandes puissances en RDC ?
2. Quelle est l’incidence de la poursuite de ces intérêts par les grandes puissances sur la souveraineté de la RDC ?
3. Comment la RDC peut-elle faire face pour que sa souveraineté ne soit pas mises-en mal par les intérêts de grandes puissances ?
4. HYPOTHESE DE TRAVAIL
En guise des réponses provisoires aux questions ci-dessus posées, nous avançons quelques hypothèses :
1. Il nous semble qu’il faut remonter à la constitution du Congo comme colonie du roi des Belges dans les années 1880-1885 pour un début de compréhension de l’enjeu international que représente aujourd’hui la RDC sur l’échiquier mondial.
En effet, la reconnaissance de la colonie de Léopold II avait été comprise par les puissances de l’époque comme un territoire où devait s’exercer un libre commerce international qui devait profiter à toutes les puissances parties prenantes de la reconnaissance. Le pays s’étant avéré un scandale de matières premières variées, les grandes puissances viennent en RDC à la recherche de ces matières premières en vue d’assurer le fonctionnement et le développement de leurs industries.
2. L’incidence de la poursuite de ces intérêts par les grandes puissances sur la souveraineté de la RDC s’observerait dans la manipulation des dirigeants congolais qui, même élus démocratiquement ou au pouvoir par la force, ont besoin d’un appui multiforme de ces puissances pour conserver le pouvoir. Elle s’observerait également dans l’instrumentalisation de certains groupes armés soutenus par les pays voisins de l’Est qui servent de relai à ces puissances. Aussi, cette incidence se manifesterait dans les interventions répétitives des nations unies dont les différents bilans semblent discutables que ce soit en 1960 ou aujourd’hui. En fin, les grandes puissances se seraient camouflées dans les structures comme les ONG internationales et les sociétés multinationales en vue de garantir leurs intérêts dans le pays.
3. Pour que la souveraineté de la RDC ne soit pas mise en mal par les intérêts de grandes puissances, la première chose à acquérir par la classe politique congolaise, c’est un esprit nationaliste qui impose une définition claire des intérêts du pays non négociable en vue d’une coopération internationale gagnant-gagnant, la conversion de mentalité des citoyens en vue d’une citoyenneté plus responsable, la primauté de l’intérêt national sur celui des individus, le renforcement de son indépendance économique par des mécanismes d’électrification, d’industrialisation et de maîtrise des techniques ainsi que de la formation d’une armée Républicaine et dissuasive.
5. METHODES ET TECHNIQUE
Pour vérifier nos hypothèses, nous avons eu recours à la méthode dialectique de Karl Marx et l’avons jointe à l’approche historique appuyée par la technique documentaire.
Tenant compte de notre objet d’étude, il s’avère important, pour une meilleure analyse de recourir à la méthode dialectique dans le respect de ses quatre lois telles que décrites par ESISO ASIA AMANI.
1°. La loi de l’action réciproque ou loi de la connexion universelle des faits. D’après cette loi, tout agit sur tout, tout se tient c’est-à-dire qu’aucun fait, aucun phénomène n’est isolé, il est toujours lié. Dans ce travail, cette loi va nous permettre de comprendre les intérêts de grandes puissances qui s’obtiennent à liaison avec certain pays voisins de la RDC et de saisir les interconnections qui existent entre diverses puissances.
2°. La loi du changement universel, c’est la loi selon lesquels tous changes, tout bouge. Partant de celle-ci, il est une vérité indéniable que rien n’est statique dans le monde. Celle-ci a contribué à bien saisir les alternances des intérêts de rivalités et de perpétuel changement d’alliance militaro diplomatique entre les grandes puissances sur la souveraineté de la RDC.
3°. La loi du changement qualitatif ou du progrès par bonds. Elle signifie que lorsque les phénomènes s’accumulent, ils finissent par une transformation brusque qualitative. Avec cette loi, nous démontrons combien la souveraineté de la RDC est étouffée par les intérêts de grandes puissances sans précédent au temps bien défini. Qu’en cela ne tienne, la souveraineté petit à petit s’installe par le triomphe de la rivalité de grandes puissances à qui les intérêts sont alignés en fonction de l’équilibre mis en jeu à travers les coopérations dans le pays d’accueil.
4°. La loi des contradictions ou luttes de contraire. Elle signifie que dans la vie, il y a toujours des contradictions. Aussi, ces grandes puissances sont souvent en lutte, en conflit autour des intérêts tant manifestes que latents sur la souveraineté de la RDC.
L’approche historique va nous aider à jeter notre regard sur l’histoire et rentre possible l’explication. D’une part, elle replace les institutions dans le milieu social où elles ont pris naissance en nous offrant les conditions de leur existence. D’autre part, elle permet la comparaison (11). Elle permet de reconstituer les événements jusqu’au fait générateur ou initial. Elle rassemble, ordonne, hiérarchise autour d’un phénomène singulier, une pluralité de faits afin de déceler celui qui a exercé le plus d’influence sur le phénomène étudié.
Par ailleurs, la technique documentaire nous permettra de collecter la quantité des documents renfermant des renseignements nécessaires sur le fait en étude.
Cependant, la technique d’observation directe nous servira quant à elle, à observer la situation dans laquelle se trouve la souveraineté de la RDC. Cette situation résulte de la volonté de grandes puissances soucieuses de préserver et de promouvoir leurs intérêts déjà comptabilisés au Congo.
6. OBJECTIF ET INTERET DU SUJET
Ce travail revêt un triple intérêt : notamment personnel, social et scientifique. Cette étude entre dans la conviction que la souveraineté est un instrument qui donne aux Etats la capacité d’agir ou de décidé de façon indépendante sur leur destin. Elle devrait être sauvegardée par tous les moyens Etatiques, de manière continuelle et permettre que le pays ne soit pas une risée des autres Etats. Et donc, la menace de la souveraineté de la RDC au travers de multiples interventions de grandes puissances nous interpelle au premier plan.
A cet effet, la souveraineté des Etats sous développés doit jouer son rôle et ses attributions. C’est dans cette optique que nous comptons apporter notre pierre de contribution à l’édification de la nation congolaise qui doit assumer sa souveraineté et remédier aux interventions abusives de grandes puissances qui pillent le pays.
Sur le plan social, ce travail fera comprendre et inspirer aux leaders de la RDC, dans les relations avec les grandes puissances, la manière dont ils doivent élaborer leur programmes politique, tout en mettant en place le contre dispositif à toute éventuelle tentative de menace d’intérêt national et de la souveraineté nationale. Ils doivent comprendre que le problème de la domination concerne non seulement le dominateur mais surtout le dominé. Il appartient à ce dernier de se décider de l’abandon de la servitude et la mise sur pieds de la stratégie pour sa propre libération.
Ce travail vise les interférences de grandes puissances sur la souveraineté de la RDC et voudrait ressortir les intérêts visés en RDC, les répercussions de leurs intérêts sur la souveraineté. Notre contribution reste la proposition des mécanismes à la RDC pour l’atténuation de l’influence de grandes puissances sur sa souveraineté.
Dans le cadre de la compréhension et l’application d’une des théories de relations internationales, le courant Marxiste a été mis en exergue. Il stipule que la différence de poids entre Etats dans les relations d’indépendance rend possible les rapports horizontaux, c’est-à-dire des rapports du type impérialiste entre un centre et une périphérie dépendante et exploité par le centre (13).
Par cette étude, nous voulons donc, faciliter l’approfondissement des réflexions par le cas type de la RDC aux chercheurs fidèles au courant marxiste ainsi que mettre à leur portée une banque de données typiques des pays sous-développés de l’Afrique en général et de la RDC en particulier.
Plus précisément, par cette étude, nous nous approprions la théorie de la dépendance mise en place par les néo-marxistes. Cette théorie considère que le développement et le sous-développement constituent une réalité unique, c’est-à-dire que le développement du Nord est la conséquence du sous-développement du Sud. Le centre présente les pays du Nord ou développés alors que la périphérie constitue les pays sous-développés.
7. DELIMITATION DU SUJET
Pour des raisons de commodité, notre investigation se limite à quelques puissances dans la cour de grands responsables de l’ordre mondial notamment les USA, la Grande Bretagne, la Chine et la France sur la souveraineté de la RDC.
Dans le temps, notre travail couvre la période allant de 1960 à 2010. C’est la période pendant laquelle la RDC a accédé à l’indépendance et a été reconnue par les autres Etats y compris les grandes puissances et aux Nations, Unies comme étant un Etat souverain. C’est aussi la période qui marque la poursuite de la guerre froide et la désintégration des URSS Marquant sa fin en 1989 avec la consécration d’un système international unipolaire ayant les USA comme seul superpuissance. De même, elle a été marquée par les divergences d’intérêts accentués entre les grandes puissances occidentales au sujet des ressources naturelles de la RDC jusqu’à la commémoration du cinquantenaire de l’indépendance et la souveraineté internationale de la RDC.
8. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Outre l’introduction et la conclusion, ce travail s’articule sur trois chapitres.
Le premier traite des généralités où nous définissons les concepts utilisés dans le travail. Dans ce même chapitre, nous faisons une présentation de la RDC sur le plan géographique, historico-linguistique. Nous esquissons également une brève présentation de quelques grandes puissances.
Le deuxième chapitre traite de l’incidence des intérêts de grandes puissances sur la souveraineté de la RDC. Nous illustrons ici les différents intérêts de grandes puissances par le canal de la reconnaissance de la colonie de Léopold II, de la conférence anti-esclavagiste arabe de 1889, leurs instruments d’influence en RDC, la nature de leurs intérêts et les conséquences de la poursuite de leurs intérêts dans ce pays.
Le troisième chapitre s’intéresse aux mécanismes pour consolider la souveraineté de la RDC vis-à-vis des intérêts de grandes puissances. Nous montrons ici les dispositifs que la RDC doit mettre en œuvre pour atténuer les intérêts de grandes puissances sur sa souveraineté.
1 MWAYILA TSIYEMBE , « Ambition rivale dans l’Afrique des grands lacs » in le monde diplomatique. N°29, Janvier 1999, p. 49
2 NZANZU MUKESYAIRA, La République Démocratique du Congo face aux enjeux géopolitiques dans les Relations internationales en Afrique centrale, mémoire, inédit, FSSPA, RI, UOR/ Butembo, 2010-2011, p. 1
3 C Brackman, les nouveaux prédateurs, politique des puissances en Afrique centrale, ed. Fayard, Bruxelle, 2003, p. 49
4 Idem, p. 50
5 KAKULE MATUMO, Congo-Afrique la libération, PUB, Bruxelles200, p 97-108
6 ALCARDI mene, La politique africaine des Etats-Unies, Ed. économique, Paris, 1984, p.351
7 Extrait du discours prononcé par l’ancien secrétaire d’Etat américain, Alexander Haig, devant la sociation du barreau américain. La nouvelle-orlean, le 12 Août 1981 en USA Document, Paris, 1981.
8 FUNDI LUKOKI, La souveraineté des Etats sur leurs ressources naturelles : Cas de la RDC, mémoire, inédit, FSSPA, RI, UNIKIN, 2006-2007.
9 B. SANGBA MBOLOWELI, Les enjeux géopolitiques de grandes puissances dans la sous région des grands lacs africains, mémoire, inédit, FSSPA, RI, UOR/ Butembo, 2006-2007
10 G. KAKULE LUHI, La politique étrangère de la République Démocratique du Congo face aux défis du commerce internationale, mémoire, inédit, FSSPA, RI, UOR/ Butembo,2001-2011.
10 ESISO ASIA AMANI,Syllabus du cours de de méthode des recherche en science sociales, inédit, FSSPA,G2 sociologie ,SPA et RI,INIKIS, 2007-2008,p21
11. MULUMBA Ngasha, Introduction à la science politique,Ed Africa,Kinshasa-Lubumbachi,2000 p27
12. Dario Bahistella et all, Dictionaire de relation internationales, 2e ed dalloz, Paris, 2006,p38