1. Problématique
La variabilité climatique est un phénomène naturel, mais peut parfois entrainer des conséquences dramatiques dans certaines régions de la planète. Depuis quelques dernières décennies, un intérêt soutenu se manifeste sur le climat et sa variabilité. Les implications de cette variabilité sur les ressources en eau sont particulièrement fortes et touchent, à leur tour, de très nombreux secteurs d’activités humaines et environnementales (Ardoin, 2004).
La régulation de différents besoins aux usages de l’eau dans ces secteurs dépend des tendances normales ou moyennes du cycle hydrologique. Ces tendances sont le résultat des conditions stationnaires qui se sont développées suite à un équilibre de différents facteurs environnementaux (Soraya, 2008). La perturbation dans ces équilibres engendre aussi la perturbation dans les tendances normales du cycle hydrologique, ce qui a des implications sur la distribution et la gestion des ressources en eau disponibles (Servat et al., 1999).
Les phénomènes naturels tels que El-Nino Southern Oscillation (ENSO), Zone de Convergence Intertropical (ZCIT), Oscillation Nord-Atlantique (NOA), la Température de Surface des Mers, les Jets Atmosphériques, etc. sont connus comme les causes naturelles de la variabilité climatique et exercent une influence importante sur les ressources en eau du continent Africain (Camberlin, 2007). A ces phénomènes s’ajoutent le changement d’utilisation des terres qui est lié à la croissance démographique et autres activités anthropogéniques telles que la déforestation, l’exploitation minière, l’agriculture, qui ont tous un impact sur l’équilibre du cycle hydrologique (Liénou, 2007).
Le bassin du fleuve Congo avec une superficie de drainage de 3,7 million de km2, comprend neuf pays. Il est deuxième plus grand bassin dans le monde après l’Amazone de par sa superficie de drainage. Par conséquent, il regorge d’énormes potentialités pour le développement des ressources en eau à une échelle régionale, tel que l’hydroélectricité, l’irrigation, la navigation, le transfert d’eau interbassins et le commerce de l’eau virtuelle (Tshimanga, 2012).
Au cours de quelques dernières décennies, il a été observé une perturbation des tendances normales des paramètres du cycle hydrologique sur le bassin du Congo. Selon CICOS, ces perturbations seraient liées aux effets du changement climatique, à la déforestation, à la sédimentation ou ensablement des chenaux, et à l’avancée de l’onde de la Sahélisation vers le nord du bassin et l’avancée de l’onde de la Kalaharisation vers le sud du bassin (CICOS, 2007).
Il s’avère alors important que les études soient conduites pour identifier l’existence de ces perturbations dans le cycle hydrologique du bassin de Kasaï, de déterminer leurs magnitudes et fréquences, et prévoir des mesures de gestion du bassin versant.
2. Objectifs du travail
L’objectif principal de cette étude est de poser un diagnostic sur la variation du cycle hydrologique dans le bassin du fleuve Congo (cas du bassin du Kasaï) afin de contribuer à la gestion durable des ressources en eau de ce bassin.
Pour y parvenir, ce travail poursuit les objectifs spécifiques suivants :
– Constituer une série temporelle sur une période de 30 ans (1961-1990) pour représenter le plus de variabilité possible ;
– Conduire une analyse hydrologique de la relation débit-pluie en vue de détecter le changement dans la distribution temporelle de ces variables ;
– Proposer des mesures de gestion durable des ressources en eau du bassin.
3. Intérêt du sujet
La présente étude s’inscrit dans le cadre de la gestion intégrée des ressources en eau et vise à fournir des informations hydrologiques nécessaires à la planification et gestion durable de ce bassin versant.
4. Structure du travail
Hormis l’introduction et la conclusion, ce travail est structuré en trois chapitres qui comprennent :
– Chapitre 1 : La revue de la littérature;
– Chapitre 2 : La présentation du Milieu d’étude et Méthode ;
– Chapitre 3 : Les résultats et la discussion.