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INTRODUCTION GÉNÉRALE.

«Toutes les banques ont commis les mêmes erreurs : elle n’ont pas la culture du
risque et elles vivent dans un marché privilégié » : L’Expansion 1993
Pourquoi et comment les entreprises réussissent-elle ? Cette question est à la base
de plusieurs cours de management. Elle est au coeur de ce travail. Parce que
chaque jour, l’entreprise est en compétition. Il n’y a plus aucun entrepreneur, aucune
firme, aucun manager, aucune organisation, quels que soient son secteur, sa taille,
son statut, sa position passée, ses objectifs futurs, qui puisse se considérer à l’abri
du jeu concurrentiel, hors des exigences de compétitivité. « L’innovation, créativité et
qualité sont les facteurs clés du succès de la compétitivité et de la croissance » le
soulignait M Jacques Goubet, chargé de cours à l’ICHEC. Mais, une majorité
d’entreprise africaine en générale et camerounaise en particulier ne semble pourtant
pas toujours ni préparée ni vraiment adaptée pour faire face à la compétitivité, et
moins encore à ses nouvelles règle. La Commercial Bank of Cameroun (CBC),
banque du Groupe Fotso du nom du richissime homme d’affaire Victor Fotso
n’échappe pas à la règle. Elle se classe néanmoins en quatrième position parmi les
dix banques commerciales et six établissements de crédits que compte aujourd’hui
le cameroun. Les banques camerounaises sont toujours en excèdent de trésorerie;
le taux d’épargne national se situe entre 14% et 15% du PIB malgré le mauvais
décollage de la bourse de Douala qui venait d’être mise en place.
Dans un contexte où la libéralisation a conduit à un élargissement des domaines de
la concurrence, les secteurs financiers des économies africaines sont de plus en
plus soumis à l’amélioration de leur comportement productif. Ces secteurs avaient
connus des années de crise dont les conséquences avaient été la fermeture de
plusieurs banques. Cette situation s’est matérialisée au Cameroun par les diverses
mesures de restructuration bancaire qui n’ont malheureusement pas toujours eu les
résultats escomptés. Bien au contraire, on peut s’interroger aujourd’hui avec
beaucoup d’inquiétude sur la capacité du système bancaire camerounais à répondre
aux nombreuses sollicitations qu’implique le financement du développement. Certes
un certain nombre de causes ont été avancées pour essayer d’expliquer la crise :
impact pervers des crédits aux entreprises publiques indépendamment de leur
situation financière sur base d’une garantie de l’Etat, inadéquation entre le système
bancaire Cameroun et celui hérité de la colonisation, mauvaise gestion (Doe 1995),
contrôle laxiste des autorités monétaires (Gandou Alexandre 1994), etc.
Les banques les plus importantes du pays par ordre croissant sont: La SGBC, filiale
du groupe français Société Générale (551 millions de d’euro en 2006), La Bicec (524
millions d’euro en 2006) et la Afriland First Bank (398 millions d’euro en 2006). Ces
trois premières banques détiennent plus de 75% des parts de marché national.
La CBC Bank occupe une place de challenger à surveiller de près. Son bénéfice net
était de 4,5 millions d’Euro en 2007 et est projeté à 5,3 millions d’Euro en fin 2008.
Pour ce qui est du chiffre d’affaire (PNB), celui-ci s’estime aujourd’hui à plus de 24,4
millions d’Euro, une augmentation de 65% par rapport à 2002. Mieux, elle entend
développer son activité. Son total bilantaire est passé de 273 millions d’Euro en 2006
à 376 millions d’Euro en 2008 ; soit une progression de 38%. Des résultats qui
permettent à la CBC d’envisager pour les prochains mois, l’ouverture de 7 nouvelles
agences, la poursuite de l’investissement par la mise en place de 14 guichets
automatiques de banque (GAB), le but est de renforcer son positionnement sur son
marché. Ce n’est donc pas par pour rien que la CBC avait inscrit dans son rapport
d’activité de fin 2008 son objectif de conquérir le leadership bancaire au cameroun.
Surtout quand on sait que la SGB Cameroun, venait d’enregistrer En 2007 une
baisse de son résultat net de 19% par rapport à 2006. C’est dans cette perspective
que l’on se demande : quelles sont les stratégies à mettre en oeuvre par la CBC afin
de conquérir le leadership bancaire au Cameroun ? Autrement-dit. Quelles sont les
stratégies du challenger ?

Pour répondre à cette problématique, notre argumentation se développera en quatre
temps, En premier lieu, nous présenterons l’organisation du système bancaire au
Cameroun, nous nous attellerons de montrer en second lieu l’analyse du marché
financier du Cameroun avec l’avènement de la bourse des valeurs de douala qui
tarde à décoller à cause de diverses raisons. Il résultera en troisième lieu une partie
sur la définition de la notion du leadership d’entreprise et la dernière partie sera
consacrée à une étude de cas dans laquelle notre réflexion sera axée sur les
meilleures choix stratégiques de conquêtes du leadership bancaire au Cameroun de
la CBC Bank.

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