L’euphorie inhérente à l’intégration économique a suscité
l’émergence des pôles économiques à travers le monde. Avec l’extension
de l’économie du marché et les négociations commerciales qui s’opèrent
par le biais de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), l’intégration
économique devient un impératif aux nations. Les vertus tant prônées d’une
telle intégration, semblent plus que jamais évidentes : allocation optimale
des ressources, accroissement des investissements, de l’épargne intérieure
et une intermédiation financière qui renforcent l’accroissement des
échanges internationaux. Ces vertus sont censées permettre aux
économies de l’espace, de tirer profit des opportunités offertes par la
nouvelle donne de l’économie internationale qu’est la mondialisation. Elle se
justifie par le fait que la coordination des politiques économiques à l’échelle
sous-régionale pallierait la vulnérabilité extérieure dont sont victimes ces
économies, stimulerait les possibilités de croissance interne, agrandirait leur
poids dans les négociations internationales et conduirait à une extension
des marchés nationaux via l’économie d’échelle.
Bien que convaincu du créneau porteur qu’est l’intégration, ces blocs
économiques ont cependant connu des situations mitigées dans leur
marche vers une Union Economique et Monétaire (UEM) viabilisée.
L’UEMOA, à l’instar des autres ensembles régionaux, a du mal à faire de
l’intégration économique, un instrument utile pour faire face aux enjeux et défis de la
mondialisation afin d’asseoir les bases d’une croissance économique durable aux
pays membres.
Les réformes ainsi engagées par cet espace à travers l’adoption d’une politique
commerciale commune et la création de son Marché Financier Régional (MFR)
devraient accroître les échanges en son sein. De même, la gestion des politiques
économiques qui s’opère par l’instauration du respect des critères de
convergence, gage d’une bonne gestion des finances publiques, devrait permettre de
diminuer au maximum les différences entre certaines variables macroéconomiques.
Elle renforcerait les performances économiques en termes de croissance et de
surcroît, accélérerait l’intégration économique de cette zone.
Eu égard à ces facteurs (accroissement des échanges intra et coordination des
politiques économiques), leur effectivité en termes de réalisation d’objectif devrait
permettre de voir en l’UEMOA, une zone monétaire optimale (ZMO).
L’étude des préoccupations relatives à la convergence des économies et de
l’intensification des échanges au sein d’une UEM donnée, permet d’introduire dans
l’analyse, la théorie des zones monétaires optimales. C’est dans cette logique que
nous décidé de porter notre réflexion sur le thème « Analyse de l’optimalité de la
zone monétaire UEMOA dans un contexte d’intégration ». En d’autres termes,
l’UEMOA est-elle une ZMO ? C’est à ce niveau que réside la problématique de cette
recherche.
A la lumière de la revue de littérature en la matière, pour y parvenir nous
avons calculé et analysé dans un premier temps les indicateurs des échanges
commerciaux intra UEMOA, dans un second temps ceux liés aux échanges
financiers via l’intégration financière. Enfin, nous avons utilisé le test de la
convergence et le modèle de ß-convergence d’inspiration néoclassique qui se
complètent.
En effet le test statistique de - convergence vise à mesurer le degré de
rapprochement dans le temps entre plusieurs économies au regard d’un ou plusieurs
indicateurs macroéconomiques. Une tendance à la diminution de l’écart type de ces
indicateurs indiquerait la présomption de la présence d’un mécanisme de
convergence au sein des économies. Tandisque le modèle de ß-convergence vise
d’une part à indiquer la nature de convergence dont il est question et d’autres part
permet de calculer le taux de convergence des économies vers l’état d’équilibre. Ces
analyses vont permettre de juger de l’optimalité de l’aire monétaire UEMOA.
De ce fait, un plan tripartite structuré en des chapitres composés chacun de
sections est adopté. Il s’agit d’aborder dans un premier chapitre le cadre théorique
et méthodologique ; ensuite le second chapitre portera sur l’approche de l’optimalité
de la zone UEMOA à travers les échanges intra UEMOA et enfin le dernier chapitre
étudiera l’approche de l’optimalité de la zone UEMOA à travers la convergence des
économies de l’UEMOA.
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