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IV – Difficultés rencontrées par l’assurfinance :

Il semble tout d’abord que les différences existant entre les activités de banque et d’assurance créent plus de barrières au développement de l’assurbanque qu’à celui de la bancassurance.
Les assurfinanceurs devront surmonter deux handicaps : les produits d’assurance ne facilitent pas les contacts répétés avec la clientèle et les assureurs ignorent les flux financiers de leurs clients.
Dans le cas de l’assurance dommage par exemple, les contrats sont souvent renouvelés automatiquement et les occasions d’échange ou de contact surviennent souvent lors des sinistres (ce qui n’est pas forcément le bon moment pour présenter ses offres bancaires).
Certains réseaux de distribution d’assurance peuvent par ailleurs se montrer plus difficilement mobilisables que les réseaux bancaires. C’est le cas dans certains pays des agents qui, bien que souvent liés par un contrat d’exclusivité avec la compagnie d’assurance, restent des professionnels indépendants non salariés.
Ainsi en France, les assureurs ont dû s’assurer de la pleine adhésion de leur réseau d’agences à leur projet avant de se lancer dans la distribution de produits bancaires. La présence de conseillers bancaires ou d’espaces dédiés à la banque ne peut alors être imposée à ces réseaux.
De plus lorsque certains produits bancaires, notamment d’investissement et d’épargne, peuvent être relativement proches des produits d’assurance vie, d’autres gammes de produits peuvent se révéler assez éloignées du métier de l’assureur.
C’est le cas par exemple des prêts immobiliers qui demandent la mise en place de méthodes de vente complètement différentes. Le risque que le dossier du client ne soit pas accepté peut également être perçu comme un obstacle par le réseau qui ne voudrait pas risquer de détériorer la relation avec son client.
Finalement la diversification exige des moyens colossaux. Si le crédit et le placement sont assez accessibles pour un assureur, la tenue de comptes et la gestion des liquidités relèvent d’un autre domaine, bien plus complexe à mettre en place.
C’est pourquoi la tendance est plutôt aux accords de partenariats entre assureurs et banquiers. L’ouverture de la banque Maaf-Mma, en collaboration étroite avec Natexis Banques Populaires, en est un bon exemple. La Macif et la Maif, comme nous l’avons vu plus haut, ont fait de leur côté cause commune avec la Caisse d’Epargne, partenaire banquier qu’elles ont choisi après un appel d’offres lancé au premier semestre 2004.
Tous ces projets montrent bien que l’assurbanque n’est pas condamnée. Les chiffres des plus grands assurbanquiers sont d’ailleurs plutôt bons, mais ceux-ci sont encore loin de devenir les banquiers du quotidien (moins de 20 % des comptes ouverts possèdent pour l’instant la domiciliation des salaires).
Face à des clients encore frileux, et malgré des opportunités alléchantes, l’assurbanque n’apparaît pas encore comme un modèle solide.
Les grands acteurs semblent donc toujours en phase d’expérimentation, multipliant les tentatives de développement dans un marché encore immature mais appelé à croître.

Outre ce développement semé d’embûches de l’assurfinance, l’une des évolutions majeure en France fût l’arrivée d’un acteur bien particulier sur le marché qui a soulevé de nombreuses contestations.
Il s’agit de la Banque Postale.

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