Les investissements directs étrangers sont généralement motivés par des facteurs d’attraction et d’impulsion, Ajayi (2006). Les facteurs d’impulsion sont relatifs aux pays d’origine tandis que les facteurs d’attraction dépendent des caractéristiques spécifiques aux pays hôtes.
Les facteurs entrants dans l’explication des flux d’IDE en zone UEMOA sont essentiellement internes dans notre modèle. L’estimation des déterminants des IDE fournit les résultats suivants.
Les résultats des estimations indiquent que les facteurs les plus attractifs des IDE en direction de l’UEMOA sont le capital humain, la croissance économique, le niveau de développement financier et le taux de change. Ainsi, une amélioration de la qualification de la main d’oeuvre d’un point (100%) est associée à une hausse des entrées d’IDE de 4,2 point au seuil de 5%. Pour le même niveau de significativité, une augmentation du taux de croissance de 1% entraine un accroissement des entrées de capitaux étrangers de 0,17%. Le coefficient de l’indice de développement financier montre qu’une hausse du crédit accordé au secteur privé d’un pour cent engendre une augmentation de 0,22% des flux entrants d’IDE au risque de 1%.
La stabilité du cadre macroéconomique mesuré par le taux de change, suggère qu’une amélioration de la stabilité politique et économique d’un point est consécutive à une hausse des entrées d’IDE de 0,32 point au seuil de 10%, toutes choses égales par ailleurs. Ce dernier résultat indique que les investisseurs étrangers intègrent la stabilité politique et économique dans le choix de localisation des investissements. Cela est d’autant plus approprié que les principaux investisseurs en zone UEMOA sont les pays de l’Union Européenne.
Au regard de la faible qualification de la main d’oeuvre en zone UEMOA, la significativité du capital humain dans un tel contexte peut paraître surprenante. Toutefois, la théorie des jeux soutient qu’il existe une situation de référence où la firme multinationale adopte un comportement passif face à la sous qualification de la main d’oeuvre dans le pays d’accueil. Ainsi, après avoir décidé d’entrer ou non sur le marché, les firmes décident du nombre de salariés sous qualifiés à embaucher en maximisant leurs profits.
De plus, les multinationales peuvent utiliser des technologies adaptées à la sous qualification de la main d’oeuvre dans les pays investis. Dans ce cas, elles s’engageront dans des activités de formation visant à améliorer la productivité des employés.
Le signe de l’investissement domestique est négatif, ce qui signifie qu’il existe un effet d’éviction entre l’investissement domestique et les IDE. Mais, ce phénomène d’éviction n’est pas significatif même au seuil de 10%.
Théoriquement un fort degré d’ouverture est associé à des afflux d’IDE. Mais pour le cas de l’UEMOA, il n’a pas le signe attendu et n’est pas significatif comme élément d’attractivité. Ce résultat paradoxal traduit une présomption d’économie protectionniste correspondant à un niveau d’ouverture insuffisant de la zone. Toutefois, des économies protectionnistes peuvent attirer des IDE importants si le marché intérieur est bien développé. Dans un tel cas, les firmes contournent les barrières tarifaires en délocalisant les chaînes de production dans les pays d’accueil. Il s’agit ici d’investissements essentiellement horizontaux. Par ailleurs, ce résultat paradoxal pourrait également s’expliquer par le fait que les afflux massifs d’IDE enregistrés dans l’Union sont la résultante des vagues de programmes de privatisation. C’est le cas récemment du Burkina Faso en 2007, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal en 1997. De plus, ce fait semble refléter les effets pervers d’une ouverture exogène ; c’est-à-dire une ouverture brusque et accrue comme, c’est le cas au Togo où les taux d’ouverture gravitent autour de l’unité.
En présence d’effets aléatoires, le coefficient de détermination R2-between d’une valeur de 0,6853 montre que 68,53% de la variation inter pays des investissements domestiques, est expliquée par les variables explicatives du modèle. Le R2-within a une valeur de 0,1593, indiquant que les effets aléatoires des pays introduits dans le modèle, contribuent à expliquer le modèle de 15,93%.