Le cadre de la recherche empirique nous permet de définir les différentes variables clés utilisées dans cette recherche.
IV.2.5.1- Description et mesure des variables
Il sera question dans cette section d’expliquer les différentes variables utilisées.
IV.2.5.2- Variables expliquées : La rentabilité
La mesure de la rentabilité est réalisée dans cette étude, par le moyen des méthodes de l’analyse économétrique. Dans la littérature plusieurs auteurs ont mesuré la rentabilité des banques en utilisant cette méthode : Arshadi et Lawrence (1987), BOUKE (1989), NEMBOT et NINGAYE (2007), Raoudha (2008). Puisque nous cherchons l’impact de l’intermédiation financière sur la rentabilité des banques commerciales, alors, la détermination de la rentabilité se fera à partir de l’estimation de deux modèles de régression multiple avec des variables spécifiques:
– rentabilité des capitaux propres (Return on equity) définie par le rapport entre le bénéfice net et les capitaux propres. Ce ratio est appelé aussi la rentabilité des actionnaires avant impôt qui permet d’évaluer le rendement des fonds investis par ceux-ci dans la banque.
– La rentabilité par rapport aux actifs (Return on assets) : définie comme étant le bénéfice net divisé par le total des actifs. C’est le ratio le plus utilisé pour comparer la rentabilité des banques puisqu’il indique les revenus générés par les actifs financés
IV.2.5.3- Variables explicatives et signe attendus
IV.2.5.3.1– Variables explicatives
Dans cette étude, nous avons retenu quelques variables explicatives qui semblent mieux capter la rentabilité bancaire, à savoir : les dépôts bancaires, les crédits bancaires, les fonds propres sur actif, le ratio des réserves liquides sur actif, les dépôts privés par rapport au total dépôt, la taille de dépenses ou total actif, ratio de crédit sur dépôt, le ratio crédits bancaire sur les dépôts bancaires et l’écart des taux d’intérêt.
Tableau 3 : tableau d’abréviation des variables utilisées
Source : à partir d’une revue exhaustive de la littérature
– Les dépôts bancaires : Ils constituent l’ensemble des dépôts de la clientèle des banques et qui permettent le financement de l’économie par les banques. Comme le note Kamgna, (2009), la progression des dépôts augmente le bilan cumulé des banques et dans une moindre mesure le crédit à la clientèle. Les dépôts bancaires vont constituer un élément positif quant à la rentabilité bancaire, car comme le soulignent certains auteurs, ce sont les dépôts qui font les crédits. On s’attend à un signe positif
– Crédits bancaires : ils sont constitués de l’ensemble de crédits octroyés par les banques commerciales au Cameroun aux agents économiques en besoin de financement. Il doit influencer positivement la rentabilité (Raoudha, 2008).
– Ratio des réserves liquides sur l’actif des banques : le ratio des réserves liquides par rapport à l’actif des banques est le ratio des positions en devises locales et de dépôts bancaires auprès des autorités monétaires par rapport aux créances sur les autres gouvernements, les entreprises publiques non financières. elle doit agir négativement ou positivement sur la productivité et la rentabilité bancaire selon son évolution, car ce ratio montre le niveau de liquidité des banques après financement de l’économie. On s’attend à un signe positif ou négatif (Nasser, 2003).
– Fonds propres sur total actifs : ce ratio mesure le poids du capital de la banque. Il détermine la répartition des sources de financement de la banque entre endettement et capitaux propres. Ainsi, un ratio adéquation du capital élevé est un indicateur d’endettement faible et par conséquent d’un risque de solvabilité plus faible. Toutefois, pour ce qui est de la rentabilité, la relation conventionnelle risque- rentabilité implique un lien négatif entre ce ratio et la performance bancaire (Raoudha et al, 2008). On s’attend à un signe positif.
– Écart des taux d’intérêt : c’est la différence entre le taux perçu par les banques sur les crédits octroyés à la clientèle et le taux que les banques payent sur les dépôts de la clientèle. Cette variable positivement liée à la rentabilité.
– Total crédit sur total dépôt : ce ratio mesure l’importance des crédits consentis par la banque par rapport à la principale source de financement de ses crédits. C’est une mesure de la liquidité de la banque, puisqu’il relie la gestion de la liquidité à la performance bancaire. Ce ratio compare les actifs illiquides (les crédits) à la principale source de financement stable (les dépôts). Ainsi, plus ce ratio est faible, plus la banque est considérée liquide et inversement (Jasim, 1994). Il doit avoir un signe positif ou négatif (Nasser, 2003) selon son évolution
– Dépôts privés sur total dépôts : ce ratio permet de mesurer la structure des dépôts bancaires (Jasim, 1994). Si ce ratio est élevé alors la rentabilité l’est aussi et s’il est plutôt faible, la rentabilité est faible.
– Total actif : cette variable mesure la taille des dépenses, elles sont mesurées par le logarithme décimal du total actif parce que la relation entre la taille et la profitabilité (rentabilité) est supposée être non linéaire (Athanasoglou et al (2008)). On attend un signe positif.
– Fonds propre net : ils sont constitués des capitaux propres. On s’attend à un signe positif car c’est la source par excellence de la rentabilité bancaire.
Tableau 4 : récapitulatif des signes attendus
Source : conçu à partir de la revue exhaustive de la littérature
IV.2.5.3.2– Modèle de mesure de la rentabilité bancaire
Pour Nouy, (1992) Les autorités prudentielles utilisent plusieurs instruments d’appréciation de la rentabilité. Ces derniers se répartissent en trois grandes catégories :
Une première approche consiste à appréhender la rentabilité du système bancaire par l’examen des soldes intermédiaires de gestion, notamment le produit net bancaire (PNB), le résultat brut d’exploitation (RBE), le résultat d’exploitation ou résultat avant impôt et le résultat net (RN) ainsi que par le poids des frais généraux (F G) sur les performances des résultats bancaires.
La seconde approche de mesure de rentabilité consiste à analyser les coûts, les rendements et les marges. Cela est essentiellement motivé par la nécessité de prendre en compte l’ensemble de l’activité bancaire, y compris les activités de service et de hors-bilan.
La troisième approche comprend l’ensemble des ratios d’exploitation calculés afin de mettre en évidence les structures d’exploitation. Il s’agit notamment du coefficient global d’exploitation qui montre de façon synthétique la part des gains réalisés qui est absorbée par les coûts fixes; Le coefficient de rentabilité (return on equity, ROE) qui exprime le rendement du point de vue de l’actionnaire et ne recoupe pas forcement les besoins de l’analyse financière Koffi, YAO,). C’est en nous inspirant de cette dernière approche que nous avons définit les variables qui peuvent capter la rentabilité bancaire au sens de
cette étude.
IV.2.5.3.2.1 – la rentabilité des fonds propres ou return on equity (ROE)
La littérature attribue aux dépôts un rôle ambigu dans la production bancaire. Tandis que l’approche d’intermédiation les considère comme un facteur de production additionnel qui est nécessaire au financement des activités de crédit, l’approche de production traite plutôt les dépôts comme un produit bancaire (FORTIN et LECLERC, 2010). On suggère notamment que l’approche à privilégier dépend du contexte (Berger et Mester, 1997).
Les variables fonds propres net (FPN), total actif (TA), crédit bancaire (CBanc), dépôts bancaire (DBanc) sont des variables qui ont été loguées (logarithme) pour les ramener à l’échelle. Car elles sont supposées non linéaires (Athanasoglou et al (2008)).
D’où le modèle de long terme suivant :
ROEt = β0 + β1 DBanct + β2 CBanc t + β3 FPSA t + β4 DPSDTt + β5 TA t + β6 RRSAt + β7 RTCSTDt + β8ETIt + β9FPNt + εt Où
β0, β1, β2, β3, β4 β5, β6, β7, β8 sont les paramètres à estimer εt est le terme d’erreur.
IV.2.5.3.2.2– la rentabilité des actifs ou return on asset (ROA)
Ce modèle suit le précédent
ROAt = α0 + α 1DBANCt + α 2 CBanc t + α 3 FPSA t + α 4RRSAt + α 5 ETI t + α 6 DPSDTt+ α 7CSDt + α8TAt + α 9FPN + εt
Où les α0, α 1,…, α t sont les coefficients à estimer εt est le terme d’erreur.
Ce modèle ressort le fait que les déterminants de la rentabilité bancaire peuvent se regrouper en facteurs internes et externes comme on le rencontre dans la littérature économique.
IV.2.5.3.3- Test de cointégration
Dans la littérature, les tests de cointégration les plus utilisés sont ceux de Johansen et Engle et Granger. Ce test permet la vérification d’une relation entre deux ou plusieurs variables en éliminant le risque de régression falacieuse.
Puisque le test de cointégration d’Engle et Granger (1987) vérifie la cointégration entre plusieurs variables, c’est ce dernier qui sera utilisé dans la suite de ce travail. Nous allons dans ce travail estimer la relation de long terme par les MCO. Le test de cointégration effectué sur nos deux modèles relève une relation de cointégration dans les deux modèles.
Pour tous les modèles présentés ci-haut, il est important de faire les tests économétriques de diagnostic et de validation des modèles.
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