Soutient Rigaud Denoix de Saint Marc par Loïc Cadet et Laurent Richer. A
l’origine d’une réforme, il y a nécessairement une chiquenaude initiale. C’est le
plus souvent la constatation de l’inadaptation du droit existant à évolution des
moeurs ou plus exactement l’idée que l’on se fait du décalage entre le droit et le
comportement qu’on voudrait voir adopter par le corps social107.
Depuis la chute de la dictature en 1986 à aujourd’hui les principales
revendications du peuple haïtien c’est l’établissement d’un Etat de Droit,
l’application des lois, la lutte contre la corruption et la complaisance et les
meilleures conditions de travail. Après plus de 20 ans après, le pays est encore
sombré dans l’instabilité politique, économique et judiciaire etc.
Cette situation résulte du comportement délibéré vers la corruption. Cette
détonation va enrayer le système judiciaire. A cet effet, d’énormes efforts ont été
consentis par la communauté internationale depuis 1994, pour réformer la
justice haïtienne et instaurer un Etat de Droit.
A l’étonnement de plus d’un toutes les instances impliquées dans cette tentative
ont conclu à l’échec. Des accusations et des dénonciations à la corruption se
multiplient quotidiennement au point qu’un diplomate, près des Nations Unies,
Edmond Muler a annoncé ouvertement l’insertion des juges étrangers dans le
système, vu le degré de la corruption et celui de son dysfonctionnement.
Ne prend pas en compte cette laborieuse responsabilité, le contrôle véritable du
système semble vraisemblablement filé entre ses doigts. De la rigidité des lois,
jusqu’à leur application qui cause préjudices aux justiciables, pour aboutir aux
carences des cours et tribunaux qui font les frais pour les autres et maintenant
c’est la nomination précaire des magistrats médiocres et novices qui fragilisent le
système judiciaire haïtien.
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