Déjà, pierre Muller avait posé la question «jusqu’à où une société peut-elle fonctionner sans territoire entendu non pas comme « lieu » (les activités sociales seront toujours localisées quelque part) mais comme espace de mise en cohérence ? »(1). Cette interrogation laisse entendre que les politiques publiques décidées, élaborées et mises en oeuvre par un système qui se place au dessus du territoire ne pourraient assurer sa continuité.
De nos jours, le traitement de ces politiques selon une optique sectorielle n’est plus encore fiable, et par conséquent, n’est plus viable. Cette crise de la sectorialité apparaît comme une remise en cause de la capacité effective de l’Etat à faire admettre un principe de hiérarchisation et d’ordonnancement des politiques.
Alors, l’Etat qui est censé produire de la cohérence finit par ne plus produire que de l’incohérence(2). Ceci est du notamment à la crise que connaisse le système politico-administratif d’une part, et d’autre part à l’éclosion d’une logique ascendante optant pour les politiques publiques territoriales.
1 P. Muller, Un schéma d’analyse des politiques sectorielles, in : RFSP, 35 e année, n°2. P 183
2 Ibid.