A- Implications de politiques économiques
Les résultats obtenus par l’analyse des données nous permettent de proposer les mesures de politique économique :
-Le Bénin étant donné qu’il est un PVD est extrêmement dépendant du commerce international et son développement, qui ne saurait se faire en autarcie, nécessite une reprise en mains de son commerce extérieur afin de le faire servir à son industrialisation. Le Bénin a une balance commerciale déficitaire, il doit donc réduire ses importations et/ou accroître ses exportations. Il est caractérisé par une insuffisance de la demande intérieure et l’existence du chômage déguisé. La substitution d’importations et la valorisation des exportations font jouer un rôle multiplicateur d’emploi et accroissent la demande intérieure par la réduction de la part de cette demande satisfaite par l’offre étrangère d’importations ou par accroissement de l’offre en conquérant de marchés étrangers. Ainsi l’Etat béninois doit :
•Mettre en œuvre des politiques de diversification et de promotion des produits d’exportation.
•Inciter les investisseurs à exploiter les dispositions du code des investissements portant sur les exonérations des droits et taxes à l’entrée pour les importations de machines , matériels et outillages destinés à la production ;
•Mettre en place une politique de taxation des exportation de matières premières dont la transformation ou la valorisation est possible au Bénin dans le but d’offrir des privilèges aux entreprises installées sur le territoire national et d’accroître la production intérieure ;
•Créer un mécanisme de taxe progressive sur les importations des biens de consommation afin de compenser les pertes de ressources qui pourraient découler des exonérations et aussi décourager les importations de biens dont les substituts sont produits au Bénin.
-La poursuite et le renforcement progressifs des efforts de réallocation budgétaire pour la réalisation des objectifs de l’initiative 20٪- 20٪ (l’initiative 20٪-20٪ préconise l’allocation de 20٪ des dépenses budgétaires et de 20٪de l’aide publique en moyenne aux services sociaux de base à savoir santé, éducation……) en vue de la réduction de la pauvreté.
-Le renforcement et la poursuite de la lutte contre la corruption, le gaspillage des deniers publics et la désinvolture au sein de l’administration publique qui se fera par l’application rigoureuse de la loi en cas de malversations financières.
-Le renforcement de la contribution budgétaire à l’investissement et le suivi rigoureux des programmes d’investissement public. En effet, l’Etat béninois doit progresser dans son effort d’assurer la qualité des infrastructures, ce qui toutes choses étant égales par ailleurs aura d’externalités positives sur les investissements privés nationaux et étrangers en vue de dynamiser l’économie béninoise pour atteindre et maintenir un taux de croissance économique de 7٪ préconisé par le NEPAD.
-Le renforcement de la politique d’incitation à investir tant au niveau des nationaux qu’au niveau des étrangers.
-La poursuite et le renforcement de la lutte contre l’inflation.
-L’influence positive de l’effectif de la population active et l’importance de son élasticité à long terme révèle que ce facteur est celui qui contribue le mieux à la croissance. Il est donc impératif d’en assurer la qualité. L’Etat doit promouvoir toute initiative publique ou privée allant dans le sens de la formation en vue d’améliorer la qualité du capital humain et ses capacités à accroître la productivité. Tout cela ne sera possible sans une meilleure maîtrise de la technologie.
-La prise des mesures susceptibles de contribuer à la réduction des inégalités inhérentes à la répartition de la richesse nationale en favorisant l’accès de tous et surtout des couches déshéritées aux services sociaux de base à savoir les soins de santé de base et l’éducation.
-La formation devra être calquée sur les besoins de l’économie pour réduire de façon substantielle le chômage, toutes choses étant égales par ailleurs.
B – Limites
La présente étude souffre de quelques insuffisances tant au niveau de la spécification du modèle qu’au niveau de l’analyse quantitative des résultats. Pour des raisons d’orientation de recherche et aussi pour réduire le champ de l’analyse, l’étude a occulté certaines variables dont l’influence est sans doute non négligeable sur la croissance (voir le cadre de référence). L’étude est faite en utilisant le déficit budgétaire observé et n’a pas fait de distinction entre le déficit budgétaire conjoncturel et structurel. En effet, le déficit observé ne traduit pas souvent la position budgétaire à moyen terme puisqu’il est le résultat des facteurs structurels et conjoncturels, c’est-à-dire des mesures propres et des concours de circonstance. Or ce qu’il faut pour mieux juger de la position budgétaire «effective» ou la politique discrétionnaire du gouvernement c’est le déficit structurel.
C-Suggestions pour les recherches ultérieures
Les limites relevées dans cette étude nous amène à faire des suggestions pour des recherches ultérieures. En effet la présente étude pourra être complétée et améliorée par des travaux tenant compte du déficit structurel et de toutes les variables susceptibles d’expliquer la croissance économique du Bénin.