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PROBLEMATIQUE :

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Le patrimoine se conserve, les traces du passé se lisent. Tel est l’héritage et le tableau que nous
offre la ville de Rufisque, témoin privilégié d’une longue présence française.

Rufisque, centre commercial et administratif avec des pouvoirs non moins importants se voit
confier un rôle important dans l’économie arachidière.

La graine au premier plan, même dans la morphologie urbaine, comme si le centre –ville de
Rufisque n’avait pour but que la vulgarisation du commerce de l’arachide, l’espace d’un moment
« du fait de la transposition arbitraire d’un style architectural qui ne correspond nullement aux
aspirations de ceux qui en « bénéficient » et au besoin de leur pratique sociale quotidienne »(1),
résultant plus d’une simple utilisation que d’une maîtrise totale du site.

« L’habitat adopte une sorte de structure dualiste, d’un côté le nouveau quartier de l’escale (la ville
lotie) entièrement conçue et organisée pour le commerce de l’arachide, où se trouvaient
également les villas des grands commerçants, de l’autre côté, à l’est et à l’ouest, l’agglomération ”
désordonnée ” des quartiers lébous. Le plan de la ville relève d’une géométrie fondée sur la
recherche d’éléments mesurables et négociables arrangeant tout le monde, répartiteurs,
spéculateurs, entrepreneurs. »(2)

Entre un passé récent et aujourd’hui, le centre-ville s’est mu pour devenir un pôle d’attraction des
services, du commerce, de la vie culturelle et économique donc un lieu où se développe
l’ensemble des activités.

« Malgré les efforts de déconcentrations des activités tertiaires menées par de nombreuses villes,
les centres-villes continuent de focaliser toute une gamme de services professionnels,
commerciaux et administratifs. Ce type d’emplacement parait le plus adéquat à la fois pour
irriguer en innovations et en informations l’économie métropolitaine »(3).

A travers ses phases évolutives , l’originalité de Rufisque se note dans la transition d’un centre
qui jadis « une parfaite illustration de la projection spatiale d’un système où tout est marchandise
, où tout se négocie »(4) et pour qui « c’est le 09 septembre 1862 que le plan directeur de la villeproduit
d’une conjonction d’intérêt entre le grand commerce colonial et de l’administration
coloniale- est rendu exécutoire »(5), s’intéresser petit à petit à d’autres secteurs d’activités alors
qu’elle était « créée par et pour la fonction portuaire »(6).

figure1 : en vert le centre-ville

Figure 1 étude du centre-ville de rufisque caractéristiques du paysage urbain et mutations fonctionnelles
Photo 1 : Le canal de l’est

Photo 1 étude du centre-ville de rufisque caractéristiques du paysage urbain et mutations fonctionnelles
Produit colonial avec un espace limité entre les canaux de l’ouest et de l’est, de part et d’autre de
la route nationale, l’escale (la ville lotie) ou centre-ville reste figé et n’a pas la possibilité de
gagner en extension .Mais le contexte n’est plus le même et une redéfinition des limites du
centre-ville s’impose.

Photo 2 : un nouveau bâtiment

Photo 2 étude du centre-ville de rufisque caractéristiques du paysage urbain et mutations fonctionnelles
Photo 3 : structure moderne

Photo 3 étude du centre-ville de rufisque caractéristiques du paysage urbain et mutations fonctionnelles
Photo 4 : circulation difficile au centre-ville

Photo 4 étude du centre-ville de rufisque caractéristiques du paysage urbain et mutations fonctionnelles
Photo 5 : Pierre de Rufisque dans un bâtiment

Photo 5 étude du centre-ville de rufisque caractéristiques du paysage urbain et mutations fonctionnelles
Photo 6 : le jardin public rénové

Photo 6 étude du centre-ville de rufisque caractéristiques du paysage urbain et mutations fonctionnelles
Photo 7 : ancienne police en réfection

Photo 7 étude du centre-ville de rufisque caractéristiques du paysage urbain et mutations fonctionnelles
Photo 8 : toiture en ruine

Photo 8 étude du centre-ville de rufisque caractéristiques du paysage urbain et mutations fonctionnelles
Le centre-ville de Rufisque est caractérisé pour une grande part par des bâtiments vétustes
localisés à l’intérieur même c’est-à-dire dans sa partie sud contrairement à une zone nord
partiellement rénovée. Au delà des considérations purement architecturales le vieux centre a su
petit à petit devenir un outil administratif, un pôle central pour l’ensemble des activités de la
ville. De la ville coloniale promotrice de la civilisation et de l’art de vie française, à la ville
administrative et pôle des services, la transition n’a pas été une entreprise facile pour une ville qui
doit se positionner comme une véritable locomotive ,obligée de se conformer à un héritage
structurel pour le moins favorable à un développement durable .Ainsi le centre-ville de Rufisque
reste confronté à un problème de mutisme spatial en raison d’une organisation de l’espace figé
depuis l’ère coloniale l’obligeant à s’adapter à cette réalité.

Il s’en est suivi d’une ère de redéfinition des fonctions de certains bâtiments coloniaux dans le
but de revaloriser le patrimoine et de diversifier les services mais sans effet.

Il devient logique de lier les nombreuses difficultés dans la circulation en plein centre-ville au
mutisme spatial, lesquels problèmes sont loin d’être un vieux souvenir au regard de l’importance
considérable du trafic et de l’étroitesse des voies.

Quel avenir pour un centre-ville à cours d’espace utilisable pour une redynamisation structurelle,
un centre aux activités concentrées dans un espace déjà circonscrit depuis l’ère coloniale ?et qui
doit répondre à la demande d’une population sans cesse grandissante liée à l’étalement de la ville
vers le nord.

Selon les estimations de la Direction de la Prévision et de la Statistique, la population du
département de Rufisque qui s’élevait à 41000 habitants en 1960, est très vite passée à 328709
habitants en 2008 avec un total de 5475 habitants concentrés dans les quartiers de Keury Kao et

Keury Souf formant le centre –ville.

Cette réalité est présente et place le centre-ville de Rufisque devant une problématique complexe
regroupant à la fois plusieurs aspects de la mobilité urbaine passant par la survie du patrimoine à
un déficit de structures. Sur l’ensemble des bâtiments que compte le centre-ville nombreux sont
encore en état de délabrement ou encore vieux sans aucune réfection à part certains destinés au
service administratif. A cela s’ajoute un réseau viaire complètement vétuste et étroit rendant
ainsi la circulation piétonnière et automobile très difficile au centre-ville.

Photo 9 12 étude du centre-ville de rufisque caractéristiques du paysage urbain et mutations fonctionnelles

Photo 13 16 étude du centre-ville de rufisque caractéristiques du paysage urbain et mutations fonctionnelles

L’état actuel des structures soit les aspects morphologiques du bâti associé au contexte actuel de
dynamisme économique ne constituent-t- ils pas une entrave à l’émergence du centre-ville ?ou au
contraire sa réhabilitation ne pourrait-t-elle favoriser ou constituer un point positif de la
renaissance touristique de l’ancien tissu ?

Autant d’interrogations qui permettent d’établir une problématique voire des inquiétudes quant au
devenir de Rufisque qui se voit petit à petit transformer en véritable taudis du fait de
l’appropriation du centre-ville par des populations ou des « Baol-Baol » ne se souciant guerre de
la valeur touristique au risque d’assister à une cohabitation entre une ville ancienne par l’héritage
français vétuste et une ville moderne caractérisée par une superstructure neuve localisée pour
l’essentiel le long de la route nationale.

Ce mutisme spatial est imputable à une mutation partielle des fonctions s’opérant à l’intérieur
d’un centre étroit, dans des bâtiments voués à d’autres fonctions, accentuant la demande en

services. Des faits qui donnent lieu à une critique des politiques urbanistiques car il y’a lieu à une
politique de délocalisation des fonctions.

Photo 17 : Quelques aspects du bâti

Photo 17 étude du centre-ville de rufisque caractéristiques du paysage urbain et mutations fonctionnelles
En dehors de ses bâtiments en ruines comme en témoigne l’état de délabrement avancé du lycée
Abdoulaye Sadji, le centre-ville est envahi de partout par «une marée montante» d’écoles
privées, toutes concentrées dans un espace très réduit, agressant d’avantage le vieux centre,
grignotant le moindre mètre carré sous le regard coupables des autorités.

Tout cela renvoie à l’environnement qui se trouve menacé par les va et vient incessants, la
circulation difficile siège d’une pollution continuelle, les bruits et les cris de tout part symbole
d’un centre-ville « agonisant » et invivable.

Se déplacer dans la ville relève d’un exploit quotidien tant le trafic entre Dakar et le reste du
Sénégal a fini d’empoisonner Rufisque.

La dégradation de l’environnement culturel, la vétusté du bâti, la crise sociale avec le chômage
croissant des jeunes, doivent faire réfléchir les autorités locales sur la nécessité d’apporter au
centre-ville de Rufisque un souffle nouveau.

Autant de questions sur lesquelles doivent débattre les acteurs de l’animation urbaine pour parer
à toute taudification du patrimoine.

Le changement de statut n’est pas du tout facile, car entre une population qui ne cesse de croître
et la recrudescence des demandes, il y’a plusieurs problèmes qui interpellent les pouvoirs
compétents en matière de santé, éducation et services variés.

Photo 18 20 étude du centre-ville de rufisque caractéristiques du paysage urbain et mutations fonctionnelles

L’objet de notre étude, axée en partie sur les caractéristiques du paysage urbain, constitue une
esquisse afin d’appréhender l’aspect des bâtiments à savoir un état des lieux du patrimoine
historique mais aussi une manière d’analyser avec objectivité le contraste dans les politiques
urbanistiques au centre-ville matérialisé par une mixité paysagère.

Une étude des fonctions du centre-ville est un moyen de voir son véritable potentiel culturel,
commercial, économique, pour redéfinir sa véritable place à savoir s’il peut jouer le rôle d’un
véritable point de convoitise, un satellite pour prétendre s’imposer comme un pôle fournisseur de
services plus performants, partant même à canaliser une majeure partie des services en direction
de la capitale, mais également répondre aux exigences d’une population urbaine qui ne cesse de
s’agrandir.

1 Dubresson, Alain. L’espace Dakar –Rufisque en devenir .De l’héritage urbain à la croissance industrielle
.ORSTOM. P114
2Rufisque.Réalités-urbaines.Direction des services techniques.mai 2000
3 Citation reprise par Raymond Guglielmo dans son ouvrage intitulé « les grandes métropoles du monde ».Edition
Armand Colin, p111
4 Dubresson, Alain. op. cit. , p21
5 Dubresson, Alain. Idem
6 Dubreson, Alain.Ibiden

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