Les années post indépendance n’ont pu introduire de structures nouvelles dans les modes de production des Etats africains. Ces Etats pensaient que, prendre leur destinée en mains était la marche vers le décollage économique. Les Etats de l’Afrique sub-saharienne en général et le Bénin en particulier ont élaboré des politiques de développement dans lesquelles les codes des investissements préparaient un terrain de développement accéléré que seule la réalité a infirmé. Malgré, la mise en œuvre de ces politiques (budgétaire et commerciale entres autres), les conditions de vie de la population béninoise ne sont pas améliorées, non seulement la croissance de l’économie s’est révélée insuffisante, mais aussi la richesse créée ces dernières années semble être mal répartie engendrant des inégalités de plus en plus grandes entre les différents acteurs économiques. C’est pour appréhender les effets qu’induisent réellement les politiques budgétaire et commerciale mises en œuvre à travers les déficits budgétaire et commercial et les investissements publics sur la croissance économique au Bénin que nous avons engagé cette étude qui a pour thème : « Analyse des impacts des politiques budgétaire et commerciale sur la croissance économique au Bénin ». Pour atteindre notre objectif, nous avons utilisé un modèle de croissance dans lequel le PIBr est la variable expliquée et celles explicatives : les déficits budgétaire et commercial, le déflateur du PIB, les investissements publics et privés et la population active occupée. Nous avons effectué les estimations par les Moindres Carrés Ordinaires sur le logiciel Eviews 5. Le choix particulier de l’analyse de l’effet des politiques budgétaire et commerciale, trouve surtout sa justification dans le fait que, les autorités compétentes doivent être éclairées dans la mise en œuvre de ces politiques en vue d’atteindre les OMD fixés par les institutions internationales.
Les résultats obtenus par l’analyse des données nous permettent de suggérer ce qui suit :
La mise en œuvre des politiques de diversifications et de promotion des produits d’exportation. L’incitation des investisseurs à exploiter les dispositions des codes des investissements portant sur les exonérations des droits et taxes à l’entrée pour les importations de machines, matériels et outillages destinés à la production. La mise en place d’une politique de taxation des exportations de matières premières dont la transformation ou la valorisation est possible au Bénin. La création d’un mécanisme de taxe progressive sur les importations des biens de consommation afin de compenser les pertes de ressources qui pourraient découler des exonérations et aussi décourager les importations de biens dont les substituts sont produits au Bénin. La poursuite et le renforcement des efforts de réallocation budgétaire, de la lutte contre la corruption, le gaspillage des deniers publics, la désinvolture au sein de l’administration publique et de la lutte contre l’inflation. Le renforcement de la contribution budgétaire à l’investissement et de la politique d’incitation à investir tant au niveau des nationaux qu’à celui des étrangers. La promotion de toute initiative publique ou privée allant dans le sens de la formation et calquée sur les besoins de l’économie. La prise de mesures susceptibles de contribuer à la réduction des inégalités inhérentes à la répartition de la richesse nationale en favorisant l’accès de tous et surtout des couches déshéritées aux services sociaux de base.
Au total, les politiques économiques du Bénin (budgétaire et commerciale) doivent être revues pour favoriser la dynamisation de l’économie béninoise.