En vue de dégager les éléments déterminant dans l’évolution des patients envenimés par les scorpions selon les années, une étude rétrospective de 5180 cas de piqûres et d’envenimations scorpioniques dont 388 envenimés, soit 7% des piqués, déclarés au CAPM durant 4 années (2001 à 2004) à partir des registres de la délégation médicale de Khouribga, a été réalisée.
Le registre est une base de donnée où sont noté : les coordonnées du malade (nom, âge, sexe), les caractéristiques de la piqûre (lieu, date, heure de piqûre, heure d’admission), la référence vers ou par une autre structure sanitaire, le type de classe de gravité à l’admission, le traitement s’il a eu lieu, la durée d’observation, l’hospitalisation si elle a eu lieu et l’évolution.
Durant ces 4 années, la fréquence des envenimations selon les mois montre une allure ressemblant à celle des piqûres avec un pic au mois de juillet, et principalement aux environs de 18 h. La moyenne d’âge des envenimés est de 15,19± 17,04 et 72% des cas ont un âge inférieur ou égal à 15 ans, donc 3/4 des envenimés sont des enfants. Le sex-ratio (M/F) est 2,4.
La moyenne du temps post- piqûre est 1h 20 mn et le pourcentage de cas arrivant avec un TPP <1 heure est seulement de 54%. Presque tous les envenimés (99%) arrivent en classe II à la structure sanitaire et la majorité (87%) évoluent favorablement. Le taux de létalité par envenimation est de 13%. En moyenne, 75% des patients envenimés sont traités, 76% ont été référés et 69% hospitalisés. Le nombre de cas envenimés a augmenté entre 2001 et 2003 puis diminue en 2004 (11%, 17%, 42% et 30%) parallèlement au nombre de cas piqués (incidence). Le nombre de cas traités et le taux de létalité ont diminué d’année en année. Cette étude a donc révélé une augmentation des déclarations, une nette amélioration de la conduite à tenir et une importante sensibilisation de la population.
Mots clés :
Epidémiologie- Envenimation- Scorpionisme- Registre- Khouribga- évolution.