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RESUME

Avec les années 1990 apparût un terrorisme conduit par des déracinés sans buts politiques précis mais animés d’une vision transcendantale exclusive. Les groupes composites formant la galaxie BEN LADEN se sont peu à peu éloignés de leurs objectifs géographiques ou nationaux. Vaincus localement, ils se sont remotivés dans un terrorisme messianique universel et manifestent leur rejet du monde occidental par une violence suicidaire sans précédent. Faute de déplacer le combat chez l’ennemi, et porter le feu sur son territoire tel que le voulait le Docteur AL-ZAWAHIRI, l’AQMI a opéré un retour sur l’ennemi proche. Le champ de bataille s’est donc déplacé sur la Zone Sahara-Sahel (enlèvement de touristes et d’humanitaires, attaques de garnisons et de convoi, attaques des entreprises occidentales, criminalisation du sahel) là où l’immensité des territoires et la faiblesse des moyens militaires des pays frontaliers rendent difficiles son élimination.

Pour compliquer le tout, le sahel est devenu une « ressource conflit » attisant les convoitises entre pays du Nord, pays émergents et Etats du champ pour s’approprier des richesses minières et pétrolières. Cette situation confuse n’est pas sans incident sur les solutions a y apportées pour rétablir la paix et la stabilité dans la région. A tel point que la prise du Nord du Mali par ces groupes terroristes a été un fait révélateur du caractère désuni que chacun des Etats frappés par le terrorisme a de l’interprétation de la menace. Face à cette situation, l’équation à résoudre est donc de rechercher un équilibre subtil pour contrer cette menace réelle sans l’alimenter. C’est pour cela qu’agir au sahel aujourd’hui représente un défi pour notre sécurité de demain : c’est-à-dire définir une politique ambitieuse alliant moyen de lutte et développement durable, et d’autre part, un travail de fond sur les esprits. Quoiqu’il advienne nous sommes, dans ce domaine installé dans la longue durée.

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