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Section 1 – L’autonomie et indépendance

Le principal levier est l’autonomie dans une politique intrapreneuriale, c’est ce que de nombreux théoriciens mettent en avant (Burgelman, 1983 ; Lumpkin et Dess, 1996 ; Lumpkin, Cogliser, Schneider, 2009). L’autonomie de l’Intrapreneur est son plus puissant moyen d’action.

Cependant comme pour la R&D il faut un espace privilégié et dédié au processus intrapreneurial afin de laisser la plus grande liberté d’action et les moyens nécessaires à la réalisation de projets innovants.

Comme nous avons pu le voir dans la première partie, la solution la plus radicale viendrait à créer une cellule ou division intrapreneuriale dotée de ressources (humaines, financières, matérielles) et de toute évidence sans lien hiérarchique avec les autres divisions opérationnelles. Les employés pourront alors exploiter tout le potentiel mis à disposition selon des règles et critères de performance qui leur sont propres. Une solution moins drastique (plateforme intrapreneuriale) viendrait à faire interagir intrapreneuriaux en puissance avec des experts et d’en référer directement à leur supérieur hiérarchique. Enfin la dernière solution viendrait à décentraliser l’organisation en une multitude de petites entités indépendantes et flexibles. Tous ces paramètres sont à prendre en compte suivant plusieurs facteurs (environnement, marché, stratégie, politique d’entreprise, management organisationnel, culture d’entreprise…).

Le sociologue Olivier Cousin décrit dans les Sciences Humaines : “Pour faire ce qu’ils ont à faire, (les cadres) ne peuvent guère se fier aux procédures, ni aux objectifs qui sont beaucoup trop vagues, ils doivent au contraire s’engager, imaginer, prendre des initiatives, proposer, bref affirmer leur autonomie et leur assurance. Or la question à laquelle ils se confrontent est de savoir où se situe la frontière entre le possible et l’impossible.” … “Ne pas s’engager les condamne mais s’engager n’offre aucune garantie.”

“(Les cadres) se heurtent à l’incertitude de leur action ne sachant jamais s’ils seront entendus et cela d’autant plus que les stratégies et les politiques sont volatiles” … ” Faire face au vide place les cadres dans une situation singulière puisque l’autonomie dont ils disposent pour accomplir leur travail l’est par défaut.”… “Ils soulignent la complexité et l’ambivalence des rapport au travail, mélange d’un profond attachement à ce qu’ils font et d’un désarroi tout aussi grand, face aux multiples obstacles qu’ils doivent surmonter.”

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