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Section 1 : Les expatriés français : cibles parfaites des groupes criminels

L’expatriation n’est pas chose facile, pour le salarié mais également pour sa famille qui accepte de le suivre dans un pays aux coutumes parfois très éloignées des nôtres. Arrivés dans un dépaysement total, l’adaptation peut être difficile et prendre du temps.

Comme expliqué précédemment, le climat agressif qui peut entourer l’entreprise française touche plus ou moins directement ses salariés.

Le problème est beaucoup plus complexe quand ces agressions vont jusqu’à toucher personnellement et physiquement lesdits salariés et leurs familles, comme c’est le cas lors d’enlèvement. C’est alors de vies humaines dont il est question.

I/ Le commerce des otages français

La vie d’un expatrié représente une valeur pécuniaire inestimable pour les ravisseurs.

Selon HISCOX, assureur leader dans la couverture des risques criminels et plus particulièrement du risque kidnapping, le nombre d’enlèvement de salariés expatriés a été multiplié par 3,5 entre 1997 et 2007.

Les français représenteraient la deuxième nationalité la plus touchée par le risque Kidnapping, derrière les Chinois premiers concernés et devant les Allemands.

Ce résultat révèle la véritable faiblesse de notre pays quant aux comportements à adopter dans ces pays. Il semblerait effectivement que les nationalités anglophones, à savoir les Américains et les Britanniques, soient beaucoup mieux entrainées, comme il le sera confirmé plus loin dans cette étude.

Par ailleurs, à titre d’information, d’après Control Risks partenaire d’HISCOX, en 2009, 37% des kidnappings ont eu lieu en Amérique Latine, 36% en Asie et Pacifique, 24% en Afrique et Moyen-Orient alors que « seulement » 2% et 1% s’étaient produits respectivement en Amérique du Nord et en Europe.

Et si les buts poursuivis par les ravisseurs sont divers, le résultat est toujours le même : privation de liberté, menaces voire agressions physiques, mutilations, tortures mentales, etc…

II/ Quelques exemples

A titre d’exemple, il peut être pris celui des FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) qui ont longtemps fait parler d’eux pour les enlèvements répétés qu’ils engendraient, et notamment celui désormais tristement célèbre d’Ingrid Bétancourt en 2002, alors candidate française à la présidence colombienne. Leur objectif était à ce moment-là la prise du pouvoir pour l’établissement d’un régime socialiste aux tendances marxistes.

Si cette organisation trouve ses financements dans le marché de la coca ou encore les aides de certains pays communistes, il s’est révélé que les enlèvements étaient l’une de leurs activités les plus lucratives.

Les choses se sont quelque peu calmées avec l’arrivée du nouveau Président Uribe qui a mené une politique répressive et a contraint l’organisation à reculer(20). Mais la menace ne semble pas totalement effacée, la source du problème s’avérant beaucoup plus profonde et la corruption ne paraissant pas totalement inexistante dans ce pays.

Autre groupe terroriste friand des prises d’otages : AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique). Massivement implanté dans la région du Sahel, ce groupe puissant compte incontestablement sur le commerce des otages pour obtenir des revenus réguliers et conséquents.

En échange des otages, AQMI peut aussi fréquemment réclamer la libération de prisonniers islamiques à laquelle s’ajoutent d’importantes rançons.

L’argent récolté par les rapts d’expatriés (ou de touristes) occidentaux assure manifestement la survie du groupe terroriste. Cela lui permet de se ravitailler en munitions et armements. Une autre partie des fonds serait blanchi dans les transports et les fast-foods.

Tout ce système s’est ainsi fait appelé « l’industrie du rapt », dénotant la fréquence et l’intensité de ces menaces.

Les ravisseurs sont loin d’être ignorants et choisissent des proies pour lesquelles il pourra en ressortir des sommes parfois astronomiques.

En ce sens, Hiscox a pu dresser un tableau dans lequel il apparaît les demandes de rançons les plus élevées en 2009 (en Dollar US). La plus faible ne représentait que 10 Millions de dollars en Somalie, contre près de 70 Millions pour une prise d’otage en Russie :

20 – Pour davantage d’information : http://www.monde-diplomatique.fr/2012/10/WILPERT/48247

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