68. Comme nous venons de la constater, la faute lourde est une notion protéiforme, difficile à définir et cela d’autant plus lorsqu’on la rapproche des autres fautes qualifiées. De ce fait, il n’est pas surprenant que son régime en subisse les conséquences et soit lui-même dépourvu d’une parfaite cohérence et d’une véritable autonomie. C’est ainsi que par une interprétation large, voire considérable des textes, la jurisprudence, au lieu de créer un régime propre à la faute lourde, a préféré juger cette dernière équivalente au dol (§1) dans le but d’entreprendre une chasse efficace aux clauses limitatives de responsabilité. Cependant, même à travers le régime du dol, la faute lourde ne bénéficie pas pour autant d’un régime unifié en raison d’un refus, tant de la doctrine que des juges, d’une assimilation généralisée de la faute lourde au dol (§2).
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