I/ L’émergence d’une nouvelle fonction clé au sein de l’entreprise
La gestion des risques, ou risk management, compte tenu des conséquences non négligeables expliquées précédemment, est devenue une préoccupation constante des entreprises établies à l’étranger.
En matière de risques Kidnapping et Extorsion, le risque juridique est particulièrement fort, l’entreprise a donc tout intérêt à en limiter la survenance et par la même occasion les conséquences.
Le développement de la « Corporate Gouvernance »(38) en France a ainsi amené les directions de beaucoup d’entreprises à mettre en place au sein de leurs organisations la fonction de risk manager.
Fonction a priori née aux États-Unis au début du XXème siècle, elle ne s’installe en France que dans la décennie 90 se développe encore davantage après les catastrophes industrielles telles que celle d’AZF en 2001.
Le risk manager, souvent intégré dans les sociétés par le pôle « direction des assurances », a un rôle de gestion des risques très complet.
II/ Le rôle du risk-manager dans la gestion du risque criminel(39)
Cette nouvelle fonction consiste dans un premier temps à identifier les risques encourus par l’entreprise (dans notre cas les risques criminels, risques Kidnapping et extorsion).
Pour cela, le risk manager a principalement recours à la « Cartographie des risques », élaborée à l’aide d’audits internes, d’interviews des collaborateurs. De cette façon, les informations sont rassemblées afin d’en faire ressortir les principales problématiques de l’entreprise.
Une fois les risques identifiés par le professionnel, il s’agira pour lui de mettre en place un dispositif de gestion des risques. Il devra alors sensibiliser à la fois l’entreprise et tous les collaborateurs qui la composent sur la présence et l’intensité des risques en questions, notamment par le biais de conseils à la direction et de formations aux salariés. Le but étant de prévenir un maximum le risque encouru.
Une fois la phase de prévention mise en place, le risque étant désormais davantage maitrisé et encadré, le risk manager va proposer des solutions adaptées à ce risque devenu « résiduel » : transfert de risque à l’assurance ou création de captives d’assurance à titre d’exemple, pour faire face à d’éventuels sinistres.
En matière de Kidnapping-Rançon et Extorsion, comme il a été démontré auparavant, les entreprises françaises ont souvent tendance à sous-estimer les risques, ne s’imaginant pas être les proies de telles attaques.
Le risk manager est donc essentiel pour faire prendre conscience à la direction des entreprises de l’intensité, la gravité voire la fréquence des risques encourus par leurs salariés séjournant ou vivant dans les pays émergents.
Cette fonction, disposant naturellement de connaissances approfondie sur les solutions de transfert de risques, se trouve souvent en relation avec les compagnies d’assurance pour évaluer avec elles le besoin de recours à l’assurance et les garanties utiles.
En effet, face à la complexité du risque criminel, le risk manager va pouvoir choisir le transfert de risque, autrement dit le recours à l’assurance.
Ici nait tout l’intérêt de la police Kidnapping et Extorsion proposée par de plus en plus de compagnies.
38 – Division des pouvoirs au sein d’une entreprise, concept américain qui commence à faire ses preuves en France.
39 – Gérer le risque pénal en entreprise, Editions Lamy, Emmanuel DAOUD- Bérénice DINH- Julie FERRARI- Catherine GAMBETTE.