Gagne de la cryptomonnaie GRATUITE en 5 clics et aide institut numérique à propager la connaissance universitaire >> CLIQUEZ ICI <<

Section IV : ILLUSOIRE DE LA CORRUPTION

Non classé

Mario Andressol, Directeur Général de la PNH De son coté, Mario Andressol, le Directeur Général de la Police Nationale d’Haïti
(PNH) croit nécessaire de continuer d’attaquer les acteurs de l’appareil judicaire,
qui selon lui rend plus vulnérable la justice haïtienne(7).

Ainsi, à l’occasion de la cérémonie de graduation de la 18ème promotion de la
PNH, le Commandant en Chef de l’institution policière, Monsieur Mario
ANDRESOL, traduisant visiblement le degré de frustration de l’institution qu’il
dirige contre les agissements de certains magistrats assis et debout, a déclaré
aux jeunes policiers:

“ ….Malgré les efforts de l’actuel Ministre de la Justice et de ses proches
collaborateurs pour lutter contre la corruption dans le système judiciaire, les
résultats sont loin d’être perceptibles. Notre structure judiciaire se veut encore
fragile, fragilité caractérisée par l’absence de maturité et de compétence et, de
surcroît, par la culture malhonnête de la vénalité, entretenue par une corruption
qui bat le record.

La justice élève une nation, dit-on ? De notre justice, aujourd’hui, il ne reste rien ou
pas grand chose, sinon qu’une certaine forme de dictature de quelques juges et
magistrats assis et debout qui médiatisent, au gré de leurs intérêts, leurs
interprétations du droit et de la loi, et qui s’inventent tous les artifices juridico
légales pour jeter ou maintenir en prison tout justiciable n’ayant pas les moyens de
s’acheter la liberté.

Il n’y a plus de secret de l’instruction. Les ordres de libération sont rédigés avant
même les arrestations. Des mandats exécutoires après six 6 heures du soir sont
émis par nos juges. Et les bonnets se taillent à la mesure des têtes innocentes,
selon que celles-ci soient puissantes ou misérables.

Dans les couloirs de nos tribunaux de paix, de nos parquets, de nos cabinets
d’instruction, mandats d’amener ou d’arrêt, ordres de mis en dépôt se vendent à la
criée et qui pis est “AU NOM DE LA REPUBLIQUE”. Cette république sans vertu
devenue, sacrifiée sur l’autel de la corruption, libre et indépendante depuis 202
ans, souillée, avilie et trahie par ses propres fils, fait face, aujourd’hui, à une crise
des valeurs, une carence de vieilles graines d’hommes et de femmes honnêtes,
intègres, compétents, courageux et surtout moraux.

La justice n’est jamais si mal servie que lorsqu’elle est déposée entre les mains de
ceux-là qui ne pensent qu’à exercer leur chefferie et à satisfaire leurs basses
passions voire leurs petits intérêts. Et ces juges et hommes de loi intègres présents
encore dans le système qui ont résisté et qui résistent encore aux chants des
sirènes que disent-ils ? Il faut revoir, reprendre, en certaines matières, nos
procédures trop longues inutilement, partant trop onéreuses.

Dans cette optique, il faut des mesures fortes, voire des sanctions fortes qui
mettront un terme à l’injustice de notre justice, aux abus d’autorité et à la
condamnation sans aucune forme de procès de tous ceux qui s’élèvent et
dénoncent véhémentement ce système pourri, corrompu et corrupteur, générateur
de crimes et d’impunité.

Le règlement de compte déguisé en justice est une affreuse grimace faite à la
société, un blanc-seing accordé aux criminels endurcis, un signal de réconfort aux
kidnappeurs et aux drogues dealers. “Il se passera du temps encore avant que la
justice des hommes ait fait jonction avec la Justice.” disait Hugo…”

7.- Le Nouvelliste du 19 au 21 janvier 2007, No 37549

Page suivante : CAS PERTINENTS DE CORRUPTION

Retour au menu : Plaidoyer pour combattre la corruption dans le système judiciaire Haïtien