Depuis mars 2011, le régime syrien continue de s’enliser dans une guerre civile contre les forces d’opposition sous le regard impuissant de la communauté internationale. Alors que le seuil fatidique des 100 000 personnes tuées – dont la majorité des civils – a été dépassé selon les estimations des Nations unies, ce conflit soulève une alarmante allégation quant à la banalisation de méthodes et moyens de guerre pourtant interdits.
Bien que la Syrie était pourtant connue pour détenir l’un des plus vastes – si ce n’est le plus vaste – arsenal d’armes chimiques du Moyen-Orient, le monde entier assista à un tournant irréversible du conflit le 21 août 2013, lorsque le régime employa des armes chimiques sur sa propre population. Or, le recours à ce type d’arme par le régime d’el-Assad dépasse inévitablement le cadre de ce conflit, portant indubitablement préjudice aux normes largement acceptées et reconnues par la communauté internationale. Le risque d’une prolifération et d’une banalisation du recours aux substances chimiques dans le cadre d’un conflit est aujourd’hui plus que présent malgré les multiples dispositions conventionnelles relatives à son interdiction (Chapitre I). L’ensemble de la communauté internationale se doit donc d’agir activement par des moyens préventifs mais également en ayant recours à la force – si cela s’avère nécessaire – pour ne pas prendre le risque de s’accoutumer dangereusement à de telles pratiques qui dépassent le cas syrien (Chapitre II).