Classe sociale opprimée, le prolétariat a en effet pour mission de se libérer de ses chaînes68, et de renverser l’ordre bourgeois capitaliste. Ce renversement de l’ordre bourgeois capitaliste doit être accompli par la révolution socialiste mondiale, révolution dans laquelle se retrouvent l’ensemble des faibles et des opprimés de ce monde : « Le jour approche où les grandes masses n’attribueront plus leur misère à la nature ou à la volonté divine, mais bien à l’ordre social. Où ils comprendront que l’unique solution réside dans la destruction du régime capitaliste, chez eux et dans les pays qui les exploitent. En ce sens, l’intérêt du Tiers-Monde rejoint l’intérêt du prolétariat des pays occidentaux : l’établissement du socialisme à l’échelle mondiale par la mise en commun, dans l’intérêt de l’humanité, de toutes les forces productives »69. Cette révolution socialiste mondiale, doit être accomplie dans l’intérêt de l’humanité, dans une perspective de progrès et d’épanouissement de cette dernière : « Ce qui est bien la preuve que la perspective actuelle d’un progrès de l’humanité réside seulement dans la révolution socialiste mondiale »70. C’est donc à la fondation d’une société par la destruction d’une autre, à laquelle la « Guerre révolutionnaire » dans la pensée trotskiste est intéressée. On retrouve d’ailleurs le même discours durant les évènements révolutionnaires de Mai 68 : « JEUNES TRAVAILLEURS, les idées des « gauchistes » tiennent en peu de mots : cette société est pourrie, il faut la foutre par terre et en construire une autre » 71 ! Mais, pour que cette révolution socialiste mondiale porte ses fruits, encore faut-il tirer les leçons des échecs du passé, à savoir les causes de l’insuccès de certains mouvements révolutionnaires ayant eux-mêmes tenté un brusque renversement du système d’exploitation capitaliste. Voyons le cas de la Commune de Paris. 31
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