Avec E. Marc, D. Picard et G.-N. Fischer (6) , nous pouvons remarquer que dans la littérature, il y a abondance de champs théoriques, de concepts et de démarches pour expliquer toutes formes de relations et d’échanges.
Les auteurs ont saisi plusieurs regards au niveau des communications interpersonnelles comme sur les formes structurelles du phénomène ou sur les aspects fonctionnels dynamiques et interactifs.
Cependant, la plupart du temps chacun amène un point de vue sur une réalité complexe dont il n’éclaire qu’un aspect. Ces concepts prennent en compte un des coté du phénomène relationnel.
Par exemple, les professionnels, pour qui il existe un processus de changement du côté relationnel de l’individu ou dans sa personnalité, peuvent utiliser plusieurs modèles comme le modèle systémique, le modèle psychanalytique, et/ou le modèle cognitiviste. Parfois ces différentes approches sont combinées entre elles selon le contexte dans lequel se situe la personne.
En résumant, nous pouvons nous dire que ces diverses approches méthodologiques d’intervention en travail social dans les pratiques psychosociales insistent sur une exploration à visées interprétatives.
Elles expliquent le fonctionnement du monde interne de la personne (approches psycho dynamiques) ou de la communication du sujet au sein de ses systèmes sociaux et familiaux (approches systémiques) ou encore au niveau des schèmes cognitifs de l’individu et de leurs corrélats comportementaux (approches cognitivo-comportementales) .
Le modèle systémique s’appuie sur la notion de système, c’est « un ensemble d’éléments en interaction, ainsi une modification quelconque de l’un d’eux entraîne une modification de tous les autres » comme, par exemple, dans un orchestre . Nous ne désirons pas, pour ce travail de mémoire, mettre en avant les problèmes de communication même s’ils existent en prison, alors nous n’avons pas construit notre travail à l’aide de ce modèle.
En ce qui concerne la méthode psychanalytique, si nous avons eu des cours de psychologie à la HETS, pour appréhender certains mécanismes internes, nous ne voulons pas à travers ce travail de bachelor comprendre le monde interne des personnes interviewées. Nous ne souhaitons pas connaitre le pourquoi de leur acte. Nous n’espérons pas apporter un niveau psychologique dans l’analyse sur leurs agissements avec d’autres détenus, surveillants etc. au niveau affectif.
Nous ne désirons surtout pas que les dires des personnes interviewées soient interprétés.
Ou alors, apprendre que leurs comportements affectifs sont dans une dynamique entre les pulsions et les défenses, comme le pensait Sigmund Freud en disant que le conflit névrotique se noue autour du désir lié étroitement à la sexualité.
Le modèle cognitivo-comportementale prend en compte d’abord le processus conscient et s’intéresse surtout au niveau des conduites exprimées par différentes émotions. Nous ne nous sommes pas penchées sur ce modèle car nous désirons surtout être à l’écoute de ce que les personnes ont à transmettre de leur vécu sans forcément entrer dans leur processus de changement ou pas.
Pour finir, d’un point de vue sociologique comme par exemple pour Pierre Bourdieu, l’affectivité et la sexualité sont le fait de normes en vigueur, de la culture et des rites transmis.
D’un point de vue sociologique, le sociologue cherche plutôt à catégoriser les « choses ». Il constate comment les personnes peuvent s’y prendre de manière groupale.
Comme déjà écrit précédemment, nous souhaitons vraiment nous baser sur le moment, l’instant vécu des détenus en prise avec des phénomènes divers.
Même s’il est important d’avoir une vue d’ensemble du sujet travaillé, nous avons fait le choix de réfléchir plus spécifiquement sur le concept phénoménologique, qui à notre point de vue, peut donner une dimension plus profonde à notre travail de mémoire et qui peut essayer d’émouvoir, de toucher nos lecteurs sur les moments d’existence affectifs des détenus.
De plus, nous voulons en étant dans la rencontre avec les détenus que leurs expériences d’absence de liberté, deviennent pour nous un moment essentiel dans notre qualité d’écoute, d’accueil, d’empathie, d’ouverture, de lâcher-prise, de travailleuses sociales en nous laissant voir et en dévoilant leur vécu.
Avant de construire notre corpus théorique pour le travail de bachelor, il était important de nous mettre d’accord pour définir ce qu’est l’affectivité et la sexualité.
7 Marc, E., Picard, D., & Fischer, G.-N. (2008). Relations et communications interpersonnelles. DUNOD, 2ème édition
Pittet, M (en cours). Enquête sur le rythme et l’implication dans les pratiques d’accompagnement psychosociale – Implication rythmique dans le partage intersubjectif d’expériences affectives et émergence d’un savoir comme objet de formation en travail social. Genève : HES-SO, Haute école de travail social.
8 : Notes de recherche : Les Thérapies systémiques : historique (Palo Alto) –: Récupéré le 15.03.2012 de
http://www.therapiestrategique.fr/documents/historique_PaloAlto.pdf
Page suivante : 2. Chapitre II : Différence entre affectivité et sexualité