Nous pouvons facilement percevoir la présence de stéréotypes néanmoins ce concept n’est pas si évident à saisir. On trouve ce terme dès le 18ème siècle, il trouve sa racine étymologique dans les mots grecs stereos (solide) et tùpos (empreinte, caractère), il correspond à cette époque à un procédé d’impression qui permet de « convertir en planches solides un seul bloc des pages préalablement composées en caractères mobiles » (Mortier, 1963; in Légal, 2008). Les stéréotypes offraient un mécanisme typographique rapide, peu onéreux mais de peu de valeur.
Un siècle plus tard, le concept de stéréotypie est appliqué par les psychiatres pour dénommer une attitude sous un angle temporel et topographique (Ashmore & Del Boca, 1981 ; in Légal, 2008). On peut dès lors remarquer que dès sa conception, le stéréotype se réfère à quelque chose de figé, constant, rigide et répété (Légal, 2008).
On doit le terme de stéréotype en sciences sociales à Lippman qui en 1922 perçoit cette notion comme un mécanisme simplificateur qui permet de gérer « l’environnement réel, qui est à la fois trop grand, trop complexe et trop évanescent pour une connaissance directe » (Lippman, 1922 ; in Bosche, 2007).
En 1943, Jean Stoetzel, apporte des précisions sur la notion de stéréotype. Il les décrit comme « porteurs de signification » (Pichon, 2009). Le stéréotype est parfois associé à un raisonnement syllogistique (Stening & Everett, 1979 ; in Bosche, 2007). Par exemple : les français font souvent la grève, M. Dupont est français donc M. Dupont fait souvent la grève.
En 1987, Fisher (in Pichon, 2009) va plus loin dans la définition du stéréotype et lui attribue la notion de catégorisation fonctionnelle, le stéréotype se définit comme « une catégorisation descriptive simplifiée par laquelle nous cherchons à situer autrui ou des groupes d’individus ».
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