L’échec des programmes de modernisation de l’agriculture familiale (calqués sur le modèle de l’agriculture d’exportation), puis la réduction des projets de développement durant la période d’ajustement structurel (90-96), n’ont pas permis de réduire la pauvreté rurale.
Devant la persistance de cette pauvreté et des inégalités entre les régions du Brésil, de nombreux programmes ont été lancés depuis 1995, puis considérablement développés avec le gouvernement Lula, à partir de 2003.
Ainsi, des transferts sociaux ont été mis en place comme la bourse familiale (autour de 50 euros/mois actuellement) et les retraites rurales (à peu près 200 euros/mois actuellement), qui contribuent à stabiliser les revenus des familles rurales.
Le Programme d’Acquisition Alimentaire (PAA), promu par le ministère des affaires sociales dans le cadre du programme « fome zero » (en plus de la bourse famille), prévoit l’achat des produits de l’agriculture familiale qui sont mis à la disposition des populations les plus défavorisées, écoles, établissements hospitaliers et restaurants populaires. Ils peuvent aussi être utilisés pour la formation de stocks destinés à la stabilisation des prix (dont une partie utilise un système proche du warrantage).
Des programmes de développement rural ont été lancés, mis en place et modifiés sous la pression des mouvements sociaux:
– Le Programme d’appui à l’agriculture familiale (Pronaf) est créé en 1995. Conçu avec les mouvements sociaux, ce programme a pour objectif de renforcer l’agriculture familiale d’une manière plus adaptée à ses spécificités. Il s’agit, notamment de financer la formation et la professionnalisation (via l’appui conseil), ainsi que les infrastructures sociales et économiques.
– Les lignes de crédit se sont progressivement diversifiées pour s’adapter à la diversité des situations (Pronaf agro-industrie, agroécologie, forêts, zones semi-arides, femmes, jeunes, coûts de fonctionnement,…).
De nouveaux programmes en relation avec le Pronaf sont apparus:
– Le programme Mais alimentos prévoit le financement de matériels de mécanisation.
– Le Programme de Garantie des Prix pour l’Agriculture Familiale (PGPAF) assure un décompte pour les agriculteurs qui ont contracté un crédit Pronaf, lorsque les prix du marché se situent en dessous d’un prix minimal fixé chaque année.
– Le programme Plano Safra a été mis en place pour analyser et anticiper les campagnes agricoles, de façon à connaître les besoins en financement (en particulier pour le Pronaf « coût de fonctionnement »). Ce programme donne des indications sur les besoins chroniques des producteurs (semences, nouveaux systèmes de cultures, matériels,…) ou exceptionnels, lors d’intempéries (sécheresse ou inondation) pour permettre l’exécution de la « garantie récolte » (seulement dans le Nordeste, jusqu’à présent). Ce dernier programme assure une compensation pour les agriculteurs qui ont perdu plus de 50% de leur production.
La mise en oeuvre de ces programmes de développement agricole engagés à partir de 2003, est suivie sur le terrain par des organisations d’appui-conseils auxquelles est reversé un pourcentage des crédits contractés. L’Emater qui assure en grande partie ce travail a, depuis, été renforcée. Les opérations bancaires sont traitées par les banques habilitées (Banque du brésil, Banques régionales, Caisse Economique Fédérale,…) et sont soumises à un contrôle social (syndicat, forums…).