Notre pays a accumulé beaucoup de retards concernant toutes ces avancées technologiques. En effet les stades français ont un problème de fond qui est la connectivité.
Pas de 3G, encore moins de WiFi, et des spectateurs qui « doivent souvent s’y reprendre à 9 fois pour envoyer un SMS », d’après Cyril Chacar, Global Business Development Manager pour Cisco Sport. Mais connecter un stade implique un coût conséquent et le retour sur investissement est loin d’être garanti et difficile à calculer. Il est intéressant de noter que le panier moyen d’un spectateur du Superbowl est de 85 $ quand il est de 1,5 € pour un supporter du RC Lens. Cyril Chacar estime ainsi qu’on ne peut pas calculer le retour sur investissement en comparant les stades français avec les stades nord-américains, car les modes de consommation ne sont pas les mêmes.
Philippe Auroy, DG du Stade de France, promet 15 000 connexions WiFi HD simultanées à l’horizon 2013, « la vision est d’avoir 100 000 connexions simultanées au plus vite », assure même le dirigeant. L’enceinte organise d’ailleurs depuis 2012 son « livetweet ». À chaque évènement, et depuis une loge dédiée, deux groupes de supporters s’affrontent via Twitter de façon conviviale et tentent de fédérer un maximum de twittonautes. Le stade de France a également mis en place un système qui permet de dématérialiser son billet sur son smartphone et donc de passer les tourniquets plus facilement.
Du point de vue de l’exploitant, évoluer vers un stade connecté présente certains avantages en matière de sponsoring. En effet les packs de visibilité vendus aux partenaires deviendraient considérablement plus ciblés, précis et diversifiés. Cela peut permettre à une entreprise de sponsoriser un évènement précis, ou de voir son logo apparaître à un moment précis du match, sur un écran en particulier ou dans tout le stade. Le spectateur peut recevoir sur son smartphone une publicité ciblée et différente si celui-ci est en VIP ou en haut des gradins. On peut même inciter le spectateur à venir plus tôt au stade en proposant par exemple un contenu vidéo exclusif (interviews…) ou un concours de pronostics. D’après Cyril Chacar, le stade connecté peut accroître les revenus de l’exploitant, mais cela « implique une réorganisation de l’offre, de l’équipe multimédia, et de la création de contenu ».
17 Ce passage s’appuie sur Hugo.R, op.cit.
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