2.4.1. Application d’engrais
Outre les conditions climatiques, la fertilisation et les opérations d’entretien ont un effet direct sur le rendement. L’emploi des engrais minéraux et organiques, est l’ultime et décisif élément technique à mettre en jeu pour l’amélioration de la productivité des caféiers à la condition d’être rentabilisée par un choix judicieux (nature, dose, époque, fréquence) et une application à des plantations bien conduites et bien entretenues (COSTE, 1989). La fertilisation du caféier au Togo a été jusqu’à ces dernières années essentiellement chimique. Récemment des essais de fertilisation organique par l’association de légumineuses forestières aux caféiers ou apport de compost à base de café ont été conduit (KOUDJEGA et al., 1997). Les doses d’engrais préconisées et vulgarisées au Togo sont les suivantes :
– 1ère année : 25 g d’urée par caféier en août
– 2e année : 66 g de phosphate d’ammoniaque par caféier en avril et 62 g d’urée en août
– 3e année : 66 g de phosphate d’ammoniaque par caféier en avril et 95 g d’urée en août
– à partir de la quatrième année : 155 g de NPK 20 10 10 par caféier en avril et 55 g de NPK 20 10 10 par caféier en août. Ainsi dans un système intensif avec l’épandage d’engrais, les rendements peuvent atteindre facilement en milieu paysan, 1000 à 1200 kg de café par hectare (ITRA, 2007).
2.4.2. Opérations d’entretien de la plantation
En caféiculture, les opérations d’entretien sont essentiellement la taille et le désherbage. Les opérations de taille sont représentées par l’élagage des bois morts ou malades, par l’élimination des bois parasites et des gourmands de la tige (égourmandage) et ensuite par la taille systématique de rajeunissement périodique (recépage) (COSTE, 1989). La technique de recépage pratiquée au Togo est la technique de taille multicaule quinquennale avec tire-sève.
Elle consiste à couper toutes les tiges de la souche sauf une conservée comme tire-sève. Au point de vue économique, ce tire-sève assurera une récolte à la fin de l’année du recépage. Le premier recépage doit s’effectuer dès la septième ou huitième année, soit après cinq récoltes.
Ultérieurement, le processus se répètera tous les cinq ans. Sur un cycle quinquennal, trois bonnes récoltes alternent avec deux petites (COSTE, 1989). Cette opération de régénération de la plantation vient pallier à la baisse tendancielle des rendements avec le vieillissement du verger (RUF et RUF, 1986).
En conduite paysanne, sur un verger vieillissant, une première évaluation de l’effet du désherbage sur le rendement a été réalisée dans le cadre de l’étude de faisabilité du Projet Centre-Ouest, par l’analyse des relations entre le rendement et la productivité du travail (RUF, 1980). Pour des plantations âgées de quinze ans, les résultats suivant ont été obtenus au cours de la campagne 1919-1980 :
– 1 désherbage : 200 kg / ha avec 12 journées de travail de manœuvres,
– 3 désherbages : 550 kg / ha avec 34 journées de travail de manœuvres.
D’après ces résultats, l’auteur estime qu’en termes de productivité et de rémunération nette de la journée de travail, l’optimum économique se situerait à trois désherbages.
Selon RUF et RUF (1986), à trois sarclages, les plantations ivoiriennes qu’aussi bien togolaises de 20 à 25 ans, non recépées, ne dépassent guère 350 kg / ha tandis que les caféières de 4 à 10 ans, souvent plantées en clones sélectionnées, produisent aisément 700 à 1000 kg / ha. Ces mêmes auteurs ont estimé que : sur une seule campagne, l’absence de sarclage ou désherbage ferait descendre les rendements à 50 kg / ha sur plantations de 20 à 25 ans et à 150 kg / ha sur jeunes caféière. De tout ce qui précède, l’on peut donc confirmer l’importance de ces différentes opérations du système de production sur la rentabilité du dit système. On notera toutefois l’importance primordiale des égourmandages périodiques, dont l’influence sur les résultats de fin de campagne est un peu comparable à celle du désherbage : un bon désherbage-égourmandage équivaut parfois à un surplus de récolte avoisinant 100 kg de café marchand / ha (COSTE, 1989).